Articles concernant Mr Polac et ses écrits :

où comment remettre humblement les choses à leurs place...

 

Article 1 (envoyé pas Mégane)

Cinquante ans que Michel Polac tient son journal intime. Fallait-il le publier ? Quitte à déballer, autant le faire à la manière de Julia Alvarez. « JE SENS dans ma vie un goût pour l'échec et je crois que je ne ferai pas mon « grand oeuvre », l'ouvrage ou le film de ma maturité. Je ne m'accomplirai pas. C'est mon destin ». Voilà en somme le résumé du Journal de Michel Polac, écrivain, cinéaste, chroniqueur littéraire, célèbre en son temps pour son forum télévisuel agité, Droit de réponse. C'est écrit sur 570 pages : Michel Polac ne s'aime pas, ne s'est jamais aimé, ne s'aimera jamais. Narcisse ressasse, et c'est rapidement, à la lecture, insupportable. Et encore n'avons-nous droit qu'aux pages choisies par un « inconnu », Pierre-Emmanuel Dauzat, qui a fait son tri dans des milliers de pages, pour la seule période 1980-1998 (faut-il comprendre qu'on nous promet un tome 2 ?). Alceste l'indigeste Il serait faux de prétendre que le bonhomme n'est pas touchant. Les rappels pathétiques à son enfance, marquée par l'arrestation, la déportation, la disparition du père, sont poignants. Il y a également, parfois, de la lucidité dans l'air : « Je ressemble à un gosse qui casse ses jouets ». On ne saurait mieux dire. Mais, au final, que d'autosuffisance (oui, même dans le registre du pessimiste fondamental, on peut se révéler stupide et prétentieux), que d'aveuglements (certaines scènes torrides sont dignes des romans Harlequin : « Nous faisons l'amour, nus dans l'herbe, le soleil me chauffe le dos ­ ou me dore les paupières quand son buste tendu au-dessus de moi se découpe sur un ciel si bleu... »), que d'intolérance. Les auteurs français ? Nuls. Les romans français, affligeants puisque Michel Polac n'en écrit pas. Les femmes ? Un poids, guère plus. A la rigueur, il les supporte idiotes (et de se vanter de pouvoir en aligner plus de 200 dans ses souvenirs...). Les « pédés»? Ça le dégoûte de voir deux hommes s'embrasser. Michel Polac, c'est Alceste au XXe siècle. On le croirait en effet sorti du Misanthrope. Que nous raconte la pièce de Molière ? Qu'Alceste veut être distingué, préféré, éperdument choisi ou il s'éloignera du monde. Du Polac dans le texte. Alceste aime, en Célimène, la personne la plus éloignée de son idéal de sincérité. On retrouve le fameux chemin de croix de Michel Polac avec les femmes... Et, comme on le dirait d'Alceste, il n'est pas de plus grande folie que de se prétendre le seul sage. Le journal intime est l'exercice de vérité le moins loyal qui soit. Rousseau (qui comme par hasard en voulait à Molière d'avoir, dans Le Misanthrope, ridiculisé « un véritable homme de bien») voulait s'y montrer à son avantage ; saint Augustin voulait nous assurer des bienfaits de la conversion. Tout dire ? Ou plutôt : mentir en y mettant les formes. Publier un journal intime, c'est d'abord donner à lire une image de soi. Un déguisement malhonnête, qu'il serait bien vu d'assumer en tant que tel. Michel Polac s'y refuse. Tant pis. Julia Alvarez s'y applique. C'est une réussite, une jubilation. Yo («moi » en espagnol) est un roman, la biographie échevelée d'une certaine Yolanda Garcia, dite Yo, une émigrée haïtienne installée aux Etats-Unis. Elle n'aime qu'elle, ne se soucie que d'elle et, de mille manières, se débrouille toujours pour faire tourner le monde autour de sa petite personne. Et moi, et moi, et moi... Au centre du monde Quand la réalité ne se rapporte pas à elle, elle est prête à tout, en toute innocence, en toute fraîcheur. Elle ment, s'immisce dans la vie privée des autres, accumule les griefs dans un journal intime bientôt dévoilé. Elle aussi, comme Michel Polac, veut écrire, et être lue. Sans livre, point de reconnaissance. Ce serait l'unique moyen d'être au centre. Elle s'isole pour créer, elle pique les histoires des étudiants de ses ateliers d'écriture, elle vampirise les anecdotes familiales. Chacun de ceux qui l'ont connue témoignent : sa mère, ses soeurs, sa meilleure amie, son professeur, son troisième mari, etc. Chacun a son idée, sa version de qui est véritablement Yo. Chacun croit la connaître et, pourtant, personne ne parvient à la résumer. Yo l'unique devient une femme comme les autres. Yo, c'est elle, c'est moi, c'est nous, c'est vous. Et d'en rire, avec le talent de Julia Alvarez, c'est formidable. À DÉCOUVRIR Journal, Michel Polac, éditions PUF, 568 p., 148 F. Yo, Julia Alvarez, éditions Métailié, 310 p., 125 F. Michel Polac (ici en 1989, à Droit de réponse), se penche complaisamment sur sa période 1980-98. Le moi devient vite haïssable. DR Julia Alvarez tire habilement les ficelles d'une biographie échevelée : l'histoire d'Yo. BILL EICHNER JACQUES LINDECKER

Extrait de Cher Écran de P. Lejeune aux éditions Seuil

 

Samedi 15 janvier

Hier soir, dégoûtation... J'ai regardé Bouillon de Culture, Pivot recevait sur le thème du journal intime une floppée de bonshommes qui marinent dans la télé depuis vingt ans, Poivre d'Arvor, Michel Polac, Patrick Grainville, vieillis dans le bocal, aigris, déprimés, ou excités, réglant de vieux comptes entre eux, pas une femme à l'horizon, sinon dans le journal de Polac toutes celles qu'il s'est envoyées. Des nénéttes se tapent une vedette-télé en l'attendant à la sortie, et lui, poisson pêché, s'imagine pécheur. On l'entend prôner la transparence (on devrait tout faire, tout dire en public !) puis pleurnicher ses regrets d'avoir blessé telle femme en la déshabillant dans son livre. Eh bien je trouve que la publication d'un journal, et les rapports humains générés par la télé (la jalousie des écriveurs, en concurrence sur le ring, le mépris des spectatrices), sont bien plus dégradants que ce qu'on reproche au pauvre Internet, où les gens sont à égalité, à l'abri des effets pervers de la notoriété, et se débrouillent entre eux comme dans la vie

Mail de Meg notre envoyée très spéciale qui a des révélations à vous faire... 

 J'ai finalement trouvé d'où venait la hargne de ce cher Polac... En fait, il adore critiquer le journal des autres, mais il est complètement pétrifié à l'idée que les autres puissent critiquer son journal. Et pour cause, son journal contient des choses TRÈS compromettantes, que plusieurs journalistes lui ont déjà reprochées (dont Daniela Lumbroso qu'il a traitée de "conne" sur France Inter alors qu'elle n'était pas là pour se défendre) : en fait, il raconte à la page 147 de son journal une expérience pédophile. Si tu veux, je t'en enverrai une copie, c'est tout bonnement écœurant... Deux personnes ont déjà réussi à le déstabiliser avec cette histoire de pédophilie (si tu vas sur le site de LCI, tu cherches dans la rubrique consacrée à Daniela Lumbroso le nom de POLAC, tu pourras visionner toute l'émission), et depuis, il préfère attaquer les autres plutôt que d'attendre que cette histoire revienne sur le devant de la scène... Lis plutôt l'article suivant, c'est édifiant! Ciao! Meg 

Article 2 (envoyé par Mégane)

La Cinquième annule la diffusion d'un débat Polac-Nabe PARIS, 2 juin (AFP) - La Cinquième a décidé d'annuler "pour des raisons juridiques" la diffusion d'extraits d'un débat opposant les écrivains Michel Polac à Marc-Edouard Nabe, prévue dimanche à 18H00, a-t-on appris vendredi auprès de la chaîne éducative. Michel Polac avait "agité des menaces de poursuites en référé", a précisé à l'AFP le rédacteur en chef de l'émission "Ripostes", Benoît Charpentier. Le débat, enregistré le 26 mai et portant sur "Peut-on tout dire dans un journal intime?", a "tourné à l'insulte", a ajouté M. Charpentier. "Certains des propos tenus n'étaient pas diffusables un dimanche soir à 18H00 sur une chaîne éducative". La Cinquième a décidé d'annuler une première diffusion, prévue pour le 28 mai. Finalement, c'est un montage d'extraits de l'émission qui devait être diffusé le 4 juin. Mais Michel Polac a demandé à pouvoir visionner le montage avant diffusion, a précisé l'écrivain et journaliste à l'AFP, ajoutant que devant le refus de la direction de la chaîne, il avait "pris un un avocat". Également invité au débat, l'écrivain Renaud Camus, dont le dernier livre vient d'être retiré de la vente à cause de passages qualifiés par certains "d'antisémites", était parti à la dernière minute, juste avant l'enregistrement: "On m'a fait attendre trois quarts d'heure dans la cabine de maquillage", a-t-il confié au Figaro paru vendredi. Selon Marc-Edouard Nabe, interrogé par l'AFP, la "vraie raison" des menaces de poursuites brandies par M. Polac, "c'est qu'il ne pouvait pas enlever dans le montage final le passage où il refuse qu'on lise un extrait de son journal qui concerne son expérience pédophilie". "Je suis prêt à assumer ce que j'ai écrit", a précisé M. Polac, mais "j'avais refusé de venir en tant qu'auteur". "Ils ont invité MM. Camus et Nabe, ce contre quoi j'ai protesté, mais je n'ai accepté de venir que pour dénoncer leur racisme et antisémitisme, exclusivement". "J'ai cité une phrase de Nabe sur Carpentras (ndlr: la profanation de tombes juives à Carpentras en mai 1990), qui est effectivement ignoble, mais passable à mon avis sur n'importe quelle chaîne", a-t-il ajouté, regrettant qu'elle n'ait pas été retenue dans le montage final. "Ce passage est très cru", s'est justifié le rédacteur en chef de "Ripostes", précisant que le montage n'escamotait pas le débat autour de l'antisémitisme. Le thème initial des carnets intimes a "toujours été clairement annoncé" et M. Polac a "toujours eu conscience de notre thème", a-t-il souligné. Pour sa part, l'écrivain a considéré qu'en l'interrogeant sur ses propres carnets intimes, la chaîne "n'a pas respecté le contrat". 

Article 3 (envoyé par Mégane)

Le droit de réponse de Marc Édouard NABE Extrait de " Les écrits de l'image" Numéro 27 (été 2000)

"Chronique d'une non-émission par Marc-Edouard NABE interrogé par Monique Alie." 

EM: Voilà donc un échange qui s'annonce moins littéraire, musical ou pictural qu'initialement prévu, mais après tout, tout devient "art" avec vous, même la télévision. La médiatisation de "Kamikaze" a dû vous étonner, quand-même...

 M-E.N: En effet, pour une fois, j'ai eu accès à quantité de médias pour ce tome, qui est le plus dur et le plus violent des quatre. Du Journal Elle, qui m'appelle Marc'Ed et qui fait de kamikaze le livre snob du printemps, aux colonnes du Monde qui soudain s'ébranlent comme celles du temple sous les bras de Samson, j'ai été très bien accueilli. Trop bien, aux goûts des aigris et des ingrats. C'est comme sur la première page d'Astérix : il ne reste qu'un petit village de résistants au "nabisme". J'ai été d'autant plus surpris que les rares attaques venaient de ceux qui m'avaient soutenu le plus au début : Albert Algoud, mon ex-meilleur ami, qui m'a défendu jusqu'à se battre physiquement contre Georges-marc Benamou et Michel Polac, qui m'a fait naître à la télévision il y a quinze ans...

 EM: Michel Polac et votre non-émission, nous y venons mais Albert Algoud ? Omniprésent dans tous vos journaux... cent cinquante fois au moins répertorié dans l'index de ce dernier tome - autant que Céline et Bloy ! qui vous envoie encore une carte de Dublin à la dernière page... tout cela ressemble à du dépit amoureux... D'où vient cette brouille ? 

M-EN : Il n'a pas supporté de se voir comme il était jadis : jeune, courageux, libertaire et drôle. Comme Polac, c'est une sorte de nostalgie retournée en agression. Un phénomène religieusement affectif. Les agissements hostiles de ces deux judas sont les derniers soubresauts des années quatre-vingt, qui sont justement décrites dans ce tome-là (1998-1990). Moi, je n'ai pas changé, et même pas à leur égard. Ce sont eux qui ont changé, et ils ne le supportent pas. Ils n'ont plus que moi comme repère dans leur passé refoulé et douloureux et, pour le retrouver, ils sont obligés de passer par ma mémoire. En fait, ne pouvant pas s'effacer eux-même, ils tentent de m'effacer, moi. Malheureusement, je suis indélébile. Vexés par ce qu'ils lisent sur leur vie, dans laquelle eux m'ont impliqué - je ne me suis jamais insinué dans aucune existence - , ils font passer leur susceptibilité pour un combat idéologique. Au lieu de venir me répondre sur mon terrain littéraire en me critiquant comme individu (il y a de quoi faire!), ils enfilent leurs armures de chevaliers du Bien et partent en croisade ringarde et ridicule contre moi. Ils oublient seulement qu'on n'est plus en 1985 : je n'ai pas qu'un seul livre et deux amis derrière moi (eux), mais vingt-deux livres et une armée d'alliés. Quand on demande : "Peut-on tout dire dans un journal intime", ce n'est pas sur des points politiques que la question se pose, mais sur des points personnels. Car en effet on ne peut pas tout dire dans un journal intime, mais ce tout renvoie aux non-dits et aux secrets qui maintiennent le monde dans un état de sociabilité acceptable. Ce que je fais "ça ne se fait pas" et c'est pour cela que je le fais. 

EM: "Peut-on tout dire dans un journal intime", c'était donc le thème de "Ripostes" émission que vous avez partagée avec Michel Polac et qu'on ne verra jamais, à moins d'attendre de la lire, d'ici dix ou quinze ans, dans les pages d'un de vos tomes de journal... Inutile d'attendre, racontons, et comme si vous y étiez. Au moment d'entrer sur le plateau, je vois Renaud Camus maquillé, avec son micro, s'enfuir dans les couloirs de Radio France où avait lieu l'enregistrement, puis dans la rue, poursuivi par l'équipe de Serge Moati comme dans un film de Charlot. Michel Polac qui ne le savait pas et a cru que c'était une plaisanterie, a alors dit à Moati : "je n'ai rien à dire sur Nabe, j'avais préparé un dossier pour Camus. Le débat commence finalement sans Camus, devant un public constitué principalement de jeunes lycéens noirs et beurs. Moati, à mon intention : "j'exècre ce que vous écrivez." Sympathique accueil ! Polac ne me regarde même pas et entame une tirade sur Camus pendant au moins cinq minutes, en expliquant pourquoi il voulait l'attaquer. Puis Moati me pose la première question :"Pourquoi publiez-vous votre journal intime ?"... Je réponds, Polac me coupe et m'attaque en me tutoyant. Je lui fais une espèce de long compliment, profitant de ce qu'il citait Céline - parce qu'il faut se souvenir de l'émission très louangeuse de deux heures et demie qu'il avait faite, en 1969, sur Céline - problème avec l'ORTF à l'appui. Comme il ne pouvait pas nier, il a alors saisi une feuille de papier et a lu un petit passage de mon journal sur Madeleine Germon, la femme d'un profané de Carpentras, comme si c'était une horreur en soi ; alors que le sortir de son contexte rend incompréhensible ma démonstration dans mon livre... 

EM : Carpentras, que vous appeliez aussi, à l'époque : "non-évènement"... Jacques Chancel vous avait déjà épinglé à ce sujet sur France inter, plusieurs jours auparavant... 

MEN : Exact, vous étiez là, vous avez entendu ma réponse. Dans ces pages, je m'insurge contre la surmédicalisation nécrophilique de la profanation. On en a rajouté de façon indécente, personne ne veut s'en souvenir, mais au jour le jour dans mon journal c'est noté. Laurent Fabius a dit, le lendemain : "savez-vous ce que c'est, qu'un pieu qui rentre dans un anus ? " on a fait croire à cette pauvre femme, pendant quinze jours que son mari avait été empalé... 

EM : Vous en avez rajouté aussi. Faut-il nécessairement utiliser un langage de l'abjection pour décrire l'abject ? Vous, le virtuose des descriptions, capable des plus belles sobriétés comme des pires extravagances, ne pouviez-vous pas choisir la sobriété dans ce cas précis? nous sommes dans le réel, à Carpentras; non dans KO et autres contes. 

MEN : Si vous relisez attentivement les dix pages que je consacre à l'affaire Carpentras dans Kamikaze, et non pas les cinq lignes qu'en ont extraites Polac, Algoud et Frédéric Pages et quelques autres, vous constaterez que l'abjection n'est pas dans mon langage mais dans la récupération médiatique de l'abjection même. J'ai écrit ces pages à chaud, et malgré ma colère de voir, de faire, l'avenir m'a donné raison. Quand j'ai dit à Serge Moati pendant Ripostes, que grâce à ma violence littéraire, j'avais fait plus pour Madeleine Germon, en m'insurgeant pour elle de "la légèreté" des récits de la profanation du corps de son mari, que tous les médias réunis depuis dix ans, ce n'était pas de la provocation. J'ai été outré que, du dernier journaliste au Premier ministre, tout le monde ait foncé dans le fantasme le plus horrible sans rien savoir, en rajoutant dans une nécrophilie pour laquelle la télévision n'a plus à prouver son mauvais goût. Je ne confonds pas mon Journal intime non corrigé avec mes "contes cruels" très travaillés. Je vous signale que mes fictions, aussi "hard" soient-elles, sont écrites avec "sobriété" justement. La réalité, elle, dans toute son abjection, a besoin de la colère pour qu'un écrivain puisse dignement en rendre compte.

 EM : Ici, Céline aurait ajouté (je le pastiche un peu): "et maintenant, ma p'tite dame, pendant que vous y êtes avec vot'petite question, allez donc demander à Debussy de jazzer "Pelléas" pour quelques-uns et à Manet de refaire son "Déjeuner" pour quelques autres, moi, j'vous quitte, j'ai à faire."... Elle vous manque, un peu, l'assurance un peu morgueuse de Céline, qui éviterait d'avoir à vous justifier sur ceci, sur cela?... Vous m'avez fait une réponse plutôt courtoise. Quand on ne "vous cherche pas", vous êtes finalement une personne fair-play et bienveillante envers l'autre... 

M-E.N : Je suis un "monstre charmant"! Renseignez-vous autour de vous.... 

EM: Continuons le déroulement de l'émission, je vous ai interrompu... 

MEN :A ce moment-là, sur le plateau, Moati et Polac commencent à être contre moi car je leur ai dit qu'ils cherchaient à couvrir les médias qui s'étaient couverts de honte eux-même dans cette affaire-là. Tout le monde sait ça. Je dis à Michel Polac, qui râle: " on va tomber le masque, Michel. Disons-le, pourquoi tu m'en veux. Tu m'as soutenu et maintenant tu es jaloux. Les éditeurs se moquent de tes livres et te publient uniquement pour ta notoriété et non pas pour ton talent qui est inexistant."Le ton monte. Il me reparle de l'antisémitisme. Je lui conseille alors une psychanalyse, s'il a tant de problèmes avec l'antisémitisme. "Salaud! salaud!". Il a failli m'étrangler. C'est à ce moment-là que Dorothée Woillez commence à lire un passage du propre passage du journal de Polac : "J'avais quarante ans.. un jeune paysan, un peu demeuré.. il avait dix ans, peut-être moins.." Là Polac est devenu fou " Je vous interdis vous êtes une conne ! comme cette conne de LCI qui m'a fait le même coup!" Je dis " Daniela Lumbroso, une femme admirable !"Sorti de ses gonds, Michel Polac refuse de s'excuser "Non je ne suis pas là pour qu'on lise des extraits de mon journal." Il se sent mal. Moati et moi insistons pour que Dorothée continue de lire l'extrait. Houle dans le public. Finalement elle ne le lit pas. J'explose. Alors, Moati : "Oui, Michel, on peut le dire, vous avez eu un trouble avec un jeune garçon."Un trouble ! Moati quasiment inaudible : "Vous avez eu une expérience de pédophilie.."Polac : "oui, c'est vrai d'ailleurs, je ne m'en cache pas, mais je ne suis pas venu ici pour ça". J'insiste alors pour que Moati répète plus fort : "Vous baissez le ton quand vous parlez de la pédophilie de Michel Polac alors que pour moi vous tonitruez?" Etc."Tu es une ordure, sale petit con!", me hurle Polac qui menace de partir et avale furtivement une mystérieuse pilule. Il s'en prend à moi d'avoir à mon tour tonitrué ce qu'il ne veut pas entendre et qui figure pourtant dans son Journal. L'émission se termine, pendant qu'il continue d'insulter la co-animatrice, livide, qui n'avait jamais vécu ça. Puis il ajoute à mon sujet, ce qui est un comble : "Lui, il s'en sort toujours!" 

EM : Vous racontez une histoire d'arroseur qui refuse d'être arrosé... Avec cet épilogue : "Tel est pris qui croyait prendre"... 

MEN : C'est le cas de le dire, quand on a lu la page 147 de son Journal. Michel Polac s'est dit que c'était facile, qu'il lui suffisait de dire que j'étais un nazi pour que tout le monde soit avec lui, mais ça lui est revenu comme un boomerang dans la figure. Ce genre d'accusation est devenu un truisme. Ce qui est plus terrible, c'est qu'il a montré un visage de lui que personne ne connaît. Sans même voir les conséquences pour lui. Il savait tout de même que les choses finiraient par se savoir. Il y a beaucoup de témoins, le public des jeunes qui m'a applaudi, tout le staff, les photographes... 

EM: peut-être est-il arrivé à un stade où il se moque du "qu'en dira-t'on"... 

MEN : la vérité est qu'il bénéficie encore de la confraternité télévisuelle. Que la journaliste insultée et moi, que le public et les techniciens, et même que Moati ou la cinquième le voulions ou non, Polac reste une institution, une légende de l'histoire de la télé et les chaînes se refusent à le montrer en train de se détruire. Il a explosé, bombardé par son ex-chouchou devant tout le monde, ce 26 mai, et, par charité, on veut cacher sa ruine. 

EM : dans son journal, hormis la pages des "petits garçons", il y a des moments émouvants, attachants, et même des blessures dans sa vie... Vous l'avez lu ? 

MEN :Je veux bien qu'il soit attachant, mais pas jusqu'à me nuire. Il n'est presque pas étonnant que ce soit le symbole de la lutte contre la censure qui se transforme en censeur aujourd'hui. Un censeur de lui-même, pour mieux me censurer moi. Il vaut mieux passer, à tort, pour un antisémite, qu'avoir honte d'avouer sa pédophilie! Et pour ne pas l'enfoncer, je me garde bien de vous signaler où Polac se montre très agacé par les Juifs... Tout cela n'est pas très net. J'ajouterai que, comme beaucoup d'autres, encouragé par la publication de mon journal depuis 1991 chez un grand éditeur, Polac, en vieux journaliste viré de TF1, a voulu sortir le sien. Sans même daigner choisir ses pages lui-même. Il n'assume pas que son ami Roland Jaccard, aux P.U.F a décidé de publier (peut être pas toujours pour le servir).Il n'est pas le premier à être jaloux de ma petite entreprise littéraire soutenue par Jean-Paul Bertrand des Editions du Rocher. Regardez depuis quelques années , les "tout à l'égo" comme dit justement Jérôme Garcin, surabondent. C'est ma faute. 

EM:L'émission est donc censurée . Nul ne vous a encore accordé un "droit de réponse"?

MEN : Non , vous êtes les seuls aux Ecrits de l'image, à me donner la parole pour l'instant. Non pas pour dire "ma version des faits", mais la stricte vérité vérifiable par des images qui malheureusement sont invisibles. La cassette, maigre dédommagement pour avoir tenté de relancer cette émission ronronnant jusqu'à présent, m'a été refusée : à moins qu'elle n'ai été détruite, l'émission ressortira dans 50 ans. C'est la deuxième fois que je suis censuré à ce point. La première, c'était lors d'un duel avec Daniel Cohn-Bendit ( qui a trop tourné au duo, au goût de la productrice).Je remarque d'ailleurs, que chaque fois que mes interlocuteurs et moi nous nous tutoyons ( avec Cohn-Bendit par affection, avec Polac par hostilité), la censure ne le supporte pas. Il s'agit bien d'une question de langage que la caméra télévisée ne peut pas avaler sans s'étouffer. Après Jérôme Clément que j'ai rencontré, Jean Minot m'a dit cette expression magnifique: " c'est une non-émission". Ca vaut le "non- événement de Carpentras....

 EM: Pour conclure?

 MEN : Après avoir inventé une fausse vérité autour d'une réalité incontrôlée, la télévision nie l'existence d'un moment réel et vrai qui a eu lieu, non pas un "pugilat"- quel cliché ! -mais une collision quasi astrale entre un homme du verbe et un homme de l'image. Rien ne pourra jamais effacer ce que la vie a vu. L'omerta a beau fonctionner toute la presse ne reprendre que ma citation censurée par la cinquième et jamais celle de Polac censurée par lui (j'apprécie d'ailleurs que vous choisissiez par équité, de n'en citer aucune)... j'ai beau me retrouver comme dans un conte de Kafka ou de Poe, paranoïsé par la lâcheté des autres comme si j'avais été seul à vivre ça - on va bientôt croire que j'ai rêvé ! Il n'en reste pas moins que Ripostes est un trou noir de ma censure : en un sens, il est édifiant. sans autre explication, et comme si le téléspectateur savait tout, Serge Moati, la semaine suivante, a commencé sa nouvelle émission par ces simples mots :" La semaine dernière, on vous a fait faux bond ? N'en parlons plus..." 

Article 4 (envoyé par Mégane)

"Culture" PresseEcrit par DarkShun, publié par Biz le Vendredi 9 Juin 2000 à 19:51. 

Encore un cas de désinformation chez les journaux traditionnels. Cette fois-ci il pourrait s'agir d'un cas de diffamation lorsque Michel Polac a été accusé de "censeur" par Libération, le Monde et le Figaro, alors qu'il était lui même victime de la censure. Voici les fait expliqués par Michel Polac lui même: il devait, en tant que critique littéraire, participer à un débat sur le racisme face à deux écrivains, aux écris plutôt raciste et antisémites, pour une émission de La Cinquième. L'un des deux écrivains (Renaud Camus) parti juste avant le début de l'émission. Le débat eut quand même lieu entre l'écrivain Marc-Edouard Nabe et Michel Polac. Le débat fut mouvementé. Nabe évoqua "la pédophilie" d'un des écrits de Michel Polac, alors que Polac n'était pas invité comme auteur. Polac quant à lui réussit à lire un extrait du livre de Nabe sur l'empalement de Carpentras. (j'ai écouté un extrait à la radio, dans lequel une manifestation est comparé à "un étron de juifs"). L'émission étant enregistrée, elle allait être montée avant d'être diffusée. Dans le montage, le passage où Polac lit cet extrait d'un texte de Nabe avait disparu, parce que cet extrait serait "inentendable" sur une chaîne éducative (pourquoi avoir invité un écrivain 'inentendable'?). Michel Polac a alors refusé que l'émission soit diffusée si ce passage n'y figurait pas. Lorsque la presse (Le Monde, libé, le Figaro) a repris les faits, elle a présenté le débat comme un "échange d'injure personnelles", sans préciser que le thème du débat était le racisme. Mais le plus grave est d'avoir accusé Polac de "censeur" alors que c'est lui qui a été censuré. Évidemment, Polac leur a envoyé des droits de réponses, mais aucun n'a été diffusé pour le moment (celui envoyé au Monde devrait l'être sous peu). Dégoûté, Michel Polac est parti s'isolé pendant un mois hors de Paris. Source : lu dans Charlie Hebdo et à la Radio

Article 5 (envoyé par Mégane)

 Correspondance : Une lettre de Michel Polac Mis à jour le vendredi 9 juin 2000 A la suite de nos articles relatifs à l'annulation d'une diffusion de l'émission « Ripostes » sur La Cinquième (Le Monde des 3 et 6 juin), nous avons reçu de Michel Polac la mise au point suivante : J'ai accepté de participer à « Ripostes » mais non pas sur le sujet « culturel » annoncé car il me paraissait indécent de papoter avec les deux invités choisis [les écrivains Renaud Camus et Marc-Edouard Nabe]. D'autant plus que je venais de les attaquer violemment dans un article où je dénonçais leur racisme. M.Camus s'est enfui une minute avant l'enregistrement. Restait ce Nabe que je traitai d' « antisémite », preuve à l'appui. C'est cette preuve que la «5» a censurée pour des raisons de «décence». Alors je pose la question : est-il décent d'inviter l'auteur de textes «indécents» ? Comment pourrait-on prouver l'abjection de Bagatelles pour un massacre de ce Céline, maître à penser de Nabe, si Céline était vivant et qu'on ne pourrait ni le citer ni le traiter d'antisémite sans être accusé par la presse de l'avoir «injurié»? Suis-je «chicaneur», comme vous l'écrivez, parce que j'ai tenté d'abord de faire rétablir la citation de Nabe, puis menacé d'un référé par mon avocat pour empêcher la diffusion tronquée - censurée - de ma démonstration? «Furieux que l'on ait coupé au montage quelques-unes de ses invectives»... Ridiculiser ainsi mon intervention est indécent : c'est pour être fidèle à la mémoire de mon père mort à Auschwitz que je suis monté au créneau. Il ne vous reste qu'à publier la citation litigieuse pour que le lecteur y voit clair et se fasse son opinion lui-même. «On vient de révéler à la vieille marrante Madeleine Germon que son mari, en fait, n'a pas été empalé : il n'y a pas eu pénétration du trou du cul de Félix par le pieu mais simplement simulacre de sodomie en plaçant l'objet pointu entre les jambes du macchabée exhibé» [ Kamikaze, p. 3709, Éditions du Rocher]. Ce texte pue, j'ai mis les pieds dans le plat et maintenant c'est moi que l'on trouve puant. Le Monde daté du samedi 10 juin 2000

 

Vous avez vous aussi quelque chose à dire sur la publication d'un journal sur Internet ou dans le domaine de l'édition, vous avez un mot pour défendre le point de vue de Michel Polac ou au contraire pour le contredire, ou encore vous avez eu, tout simplement, une réaction quelle qu'elle soit, en lisant cette page et vous voulez nous en faire part à tous ? Alors écrivez moi en cliquant sur le livre ci dessous et je mettrai ici le contenu de vos mails...