Lundi 02 Avril 2001

 

Braderie de printemps du proverbe débile

 

"C'est en forgeant qu'on se blesse"
"Il faut appeler un chat une poule. Juste pour rire"
"Il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l'on peut rater le jour même"
"Malheureux au jeu, pas chanceux"
"Chien qui aboie ne dort pas"
"Un de perdu, ce n'est qu'un début"

 

C'est la deuxième journée qui sent vraiment l'été !!

 

10h11 : C'est l'été !!!

Ben sinon je ne comprendrais pas comment mue par je ne sais quelle force, je me suis réveillée à 8h sous la chaleur terrible du soleil tapant sur mes volets. (C'est un temps à dire : "It's a bird, it's a fighter, it's... Superman ! ") Je me suis levée d'un bond, j'ai mis une vieille compil de cinquième avec Pink Floyd, Gainsbourg et Jim Morisson, et tout en prenant mon jus orange/pamplemousse j'ai décidé que c'était l'été ! Dans la chambre, il fait une chaleur à crever, bien plus que les 21° prévus ! C'est pour cela que j'ai rangé toute mon armoire à fringues, que j'ai remplacé celles d'hiver par celles d'été (petits tops aux couleurs vivres, pantalons 3/4, robes, jupes etc...), j'ai fait le tri dans ma collection hallucinante de chaussures (on dénombre 25 paires alors que je porte toujours les mêmes) résultat après tri : il n'en reste plus que 8 petites paires pour "la demie saison" arf ! Et bien sûr, je me suis dépêchée d'aller sous la douche (notez la variante) et j'ai passé un ensemble d'été, composé, entre autre, d'un t-shirt fétiche, j'ai nommé le débardeur "Monsieur Propre" ! Y'a pas à dire, c'est vraiment l'été ! Mon père d'ailleurs, s'est étonné de mon si svelte saut du lit ! Pensez-donc ! Endormie à 3h (au bas mot) et levée si tôt ! C'est à n'y rien comprendre... Ma nuit fut agitée, j'avais des baisers plein la tête, déjà je sentais le soleil qui allait venir, je sentais dans toutes les fibres de mon être que demain serait la dernière journée de vacances, la dernière journée de l'hiver...

 

De nouveaux scores pour le QI des lecteurs, apparemment le jeu vous plait ! Les derniers résultats sont donc : Mireille 80, Script et Mister J ex aequo avec un très honorable 85, enfin Dame Clo est battue par la nouvelle Miss Univers de l'intelligence : Dame Dachlo avec 102 de QI en à peine 34 minutes !!!!! Damned ! Le Slabove doit être un homme comblé (et réciproquement car 90, c'est trèèès bien aussi ! ;o), sa p'tite femme est dotée de toutes les qualités décidément ! (C'est vraiment un temps à écouter "Love boat" en boucle !!!) . Ma Tantine adorée est la seule (par solidarité, charité, pitié, esprit de famille...) a avoir suffisamment triché pour rejoindre sa nièce dans les plus bas scores, elle a fait (enbeulibibole) 57... Je crois qu'on peut tous se congratuler en cœur et conclure que les tests de QI, c'est vraiment QQ :o)

 

12h44 : Toujours aussi déchaînée à 12h44 !

J'ai encore changé 10 fois de tenue et j'ai opté pour un ensemble babos décontrac avec la grande chemise bleue javelisée des années 70 et le baggy qui va bien ;o) Pour la coiffure, c'est entre J-Lo et Britney, j'aime avoir 40 ans de moins :) J'ai fait tout ça en dansant au son d'Erotica, un vieux Madonna dont tout le monde se souvient et qui est extrait de ma compil "modern jazz" (hééé oui, j'ai fait aussi de la danse dans ma jeunesse... Ah, mes p'tits amis, c'est loin tout ça...) 

 

Hors de question que je reste enfermée par ce temps, j'ai donc envoyé un télémessage à la personne concernée et j'attends une réponse... En cherchant ma boite à k7 audio des vieilles années j'ai retrouvé (à ma plus grande surprise et pour ma plus grande joie) une cartouche entière de cigarettes sous mon secrétaire... Ben ça alors !!!! Comment j'ai fait pour oublier cet immense trésor regorgeant de 10 bons gros paquets de Malbac ??? Vu la couleur du papier, cela fait quelques mois qu'elle est là... Hum... Y'a pas ma tête sous le meuble aussi par hasard ? Non mais c'est dingue aussi cette histoire ! Bon, vous allez croire que je ne fais jamais le ménage mais que nenni, je le fais, mais là dessous non, essayez de le déplacer ce fichu meuble et nous en reparlerons ! Bon, bon, bon, en tout cas, c'est très bien que je l'ai oubliée, j'ai le plaisir de la redécouvrir en même temps que mes vieux tubes ! Arf, qu'elle est belle cette vie là, mouiiiii qu'elle est belle !!! Il ne serait pas l'heure de manger atouzazar ? Si, je crois bien, mais je n'ai pas faim, pas de cette nourriture là ! J'ai fait de vie ! Faut que ça chauffe, que ça brûle, que ça explose... Allez, un ti gun's and roses et c'est reparti... Et sans manger, j'ai des grammes à perdre ! (environ 3, 4000...)

 

14h35 : Connerie de merde !

Oui, vous allez penser que je suis lunatique et vous aurez bien raison ! Je reviens du dewor et il fait merveilleux bon et chaud, le soleil chante et les petits oiseaux brillent, mais et là je dis MAIS, Mathieu a décidé de passer sa journée au lit (sans moi) de prendre une douche et de manger un morceau. Bien qu'il ait rappelé et ait fini sur un laconique "à bientôt" il semble bougon, soucieux et pas près du tout à la gaudriole héhé... Je crois qu'il s'est couché très tard et qu'après un vikende bien arrosé monsieur a tout oublié de mon savant "stratagème"... Grrr... Je retire ce que j'ai dit : les filles, couchez tout de suite et faites ça bien, au moins vous n'aurez pas de regret ! (et dans la vie mieux vaut avoir des remords que des regrets !) Pfff... Non, bien sûr que non qu'il ne faut pas faire ça, bien sûr que je ne retire rien de ce que j'ai dit précédemment... Mathieu a tout simplement passé une sale nuit et a besoin de repos après sa route... Mais bon, n'empêche que ça me saoule ! Je le connais, si ça se trouve vers 17 ou 18 heures il va rappeler et me demander si on peut se voir. Meeeeerde je ne suis pas à sa disposition ! C'est lui qui est à la mienne !! :o)) J'déconne bien sûr. Bon, je crois qu'on peut dire tous en cœur NEXT ! On passe à autre chose ? Ok, on passe à autre chose... Ou plutôt à quelqu'un d'autre... Bon faut que j'arrête de déconner sinon on va croire que c'est tous les jours le 1er Avril ici ! Allons plutôt voir l'équivalent du gros laid du mois version "stupid animals", merci Thalie pour le lien ;o) C'est anglais, c'est très bon et espérons que ça au moins, ce ne sera pas voué à la fermeture !

 

20h39 : Be inspired...

J'avoue, j'ai eu un petit passage à vide (tout l'après midi :o), mais après tout, ma plus grande qualité n'est elle pas une force de récupération à toutes épreuves ? Donc je récupère doucement... Grâce à Henri. Henri est fascinant. Henri est un mystère glacial dont je soupçonne le cœur de meringue (mais le cœur peut tout aussi bien être lui même glacial également, là n'est pas le propos...) Je me sens bien incapable de bluffer avec Henri. Henri devine tout. Henri m'oblige à lui parler en étant moi même... Déjà un nouveau piège se profile à l'horizon. Maman m'a dit de ne rien dévoiler aux garçons, de toujours garder une part de mystère justement... Je lutte pour en garder un tant soit peu le mieux, mais je n'y arrive pas. Comme une cruche je dévoile tout, ou presque... Mais qu'est ce qu'il s'en fiche de tes histoires ma grande !? C'est pas mère Térésa, c'est Henri ! Ma pudeur est vraiment très déplacée ! Il vaudrait mieux que je me fiche à poil sans un murmure plutôt que de crier mon âme en cachant mes fesses ! Grrr... Décidément j'ai beau tout savoir d'avance, je fais toujours tout le contraire de ce qu'il faudrait ! Mais quoi ? Je ne vais tout de même pas lui dire : " je te parle de moi tout simplement parce que je sais que tu ne me parleras pas de toi, parce que la pluie et le beau temps ce n'est pas pour nous et que je suis incapable de raccrocher ce téléphone " Non, je ne peux pas lui dire cela... Il me prendrait pour une paumée qui a désespérément besoin d'une oreille attentive, alors que pas du tout ! Mais j'ai tout de même envie de lui parler toute la nuit à Henri, j'ai envie d'apprendre de lui, qu'il me parle de toutes ces choses que j'ignore encore petit oisillon que je suis... Qu'il me parle de sa vision des choses. Oui, c'est cela, j'ai envie de l'entendre me parler, lui, tout simplement. Mais pourquoi diable, alors n'y a t il que moi qui parle ??? Conne.

 

Pour la première fois depuis bien longtemps j'ose me sentir "humble". Je baisse cette foutue garde de fille qui dit qu'elle sait tout pour pas qu'on découvre qu'elle ne sait rien. Avec Henri je ne peux pas simuler, mieux vaut que j'y mette du mien dès le début... Alors voilà, Henri, montre moi un bout de ton monde, parle moi de tes mots que je ne connais pas. D'ailleurs, je ne sais même pas pourquoi il perds son temps à m'écouter, à me parler, mais quel peut être son intérêt ? Je n'ai rien à lui apprendre moi, ma spontanéité, pour ne pas dire ma naïveté, mon vocabulaire léger, mon accent d'un Paris qui n'est pas le sien, mes fous rire de jeunette effarouchée, rien, tout ce que j'ai en moi me semble fade quand je l'entends. Et je ne dis pas cela parce qu'il me lit. Je le dis parce que je pense. Profondément... C'est la première fois que je ne me sens pas triste de me sentir bête... Quelque soit l'intérêt qu'il trouve à rester au téléphone avec moi, lui pourtant si occupé, me bonifie. Henri aurait fait un beau Pygmalion si on s'était rencontré ailleurs, somewhere else... Mais quel étrange oiseau ! Si... Oh, je n'arrive même plus à trouver mes mots, je suis bloquée... Il est si "Malkovitch" et en même temps si accessible. (bon ne cherchez pas, je me comprends...) Allez suffit les bêtises écrites pour ce soir. Disons que je finis cette journée sur un bon moment, sur une douce nuit tiède et que je vous retrouverai demain... Je compte vous écrire depuis le boulot, sur une disquette et je monterai tout en rentrant vite fait demain soir. Je dis "vite fait", parce que demain soir en rentrant, je vais voir le spectacle de Jérôme Attal avec Mister J. Oui, oui, on va jusqu'à St Germain !! Chic, chic, chic !! Bien sûr, je vous raconterai tout cela en toute objectivité après demain soir, comptez sur moi ;o) Bises à tous et à bientôt !... Heu, à demain quoi ! ;o)

 

01h10 : Panique nocturne...

Toc, toc, c'est moi... J'en avais marre de pleurer toute seule dans mon lit, alors je suis revenue. S'il faut être doué pour le bonheur, alors je le suis. Je suis très douée, je mime très bien le bonheur, je le supporte mieux que n'importe qui, si seulement je pouvais vous le prouver... Bien sûr, je mets des bâtons dans les roues des garçons, bien sûr je fais tout le contraire de ce qu'il faudrait, et alors ? Il n'y en a donc aucun pour comprendre ? Si, malgré la peur que leur inspirent mes élans Bovaresques, ils restaient un moment, s'ils me rassasiaient de tendresse, s'ils me lavaient de baisers, peut être aimeraient il ce qu'ils trouveraient en dessous ? Mathieu n'a rien compris, Silvio n'a rien compris, à croire qu'aucun homme n'est assez doué pour comprendre... Et moi j'ai mal d'attendre celui qui comprendra ce que fait cette échelle posée contre le mur de ma prison intérieure... M'en fout de faire midinette ! Je suis triste ce soir... Triste de subir tous ces revers de fortune, triste aussi pour demain...

 

Demain, on va me couper les ailes ! Demain je serais en cage, entre quatre murs alors que je voudrais écrire mon roman, écouter de la musique, voir le ciel, goûter la joie d'être encore petite... Si petite... Si unique, seule entre mes parents. L'idée de me rendre là bas est devenue insupportable, "travailler", "aller travailler", mais ça c'est bon pour ceux qui n'ont rien de mieux à faire... Moi j'ai mieux ! Je ne veux pas mélanger mes rêves aux effluves de la rue, je veux rester dans ma tour, à l'abri des autres qui m'ont fait si mal, je ne suis pas "guérie"... Je veux digérer ma peine, la rendre s'il le faut, mais vivre ! Même mal... Vivre... Pas faire comme tous ces gens qui aiment retrouver leur casier, leurs collègues, leur ordinateur impersonnel... Vivre avec des photos dans des cadres sur un bureau laqué ce n'est pas pour moi... Moi les gens je veux les voir, les aimer, les toucher, leur écrire... Je sais ce que vous allez me dire : ce n'est que quatre mois, tu vas te faire des sous, rencontrer du monde, et blablabla et blablabla... Mais vous ne comprenez donc pas ??? Ici, depuis la corse c'était mon refuge, mon nid. Ici seuls les "gentils" avaient accès, le soleil rentrait, la vue, le tout Paris, mes amis, mes vrais amis, mes petits coups de foudre, Oscar près de mon lit, le petit Harry, la musique, toujours plein de musique, la réflexion, papa et ses histoires du temps passé, les mails enflammés, le journal, le silence, le piano et les valses, les douceurs, quelques baisers, des bonbons et du thé, tout y était ! Personne ne me rendra cela !! Je vais devoir quitter tout cela pour rentrer dans la norme et ça me tue... Je préfèrerai me casser une jambe plutôt que d'y aller demain...

 

Vous n'avez pas idée de ce retour de manivelle que je prends dans la figure ce soir... On dirait que tout y passe, comme si j'avais tenu le coup et que là, tout me lâche. Je me surprends à pleurer de nouveau sur Silvio, sur mon Pim, sur mes erreurs, sur ces sept mois passés à essayer de me reconstruire un ego, sur Mathieu face à qui je n'ai pas fait le poids, à papa que je ne veux pas quitter d'une semelle. L'avertissement de la semaine dernière m'a fait réfléchir sur l'immense place qu'il a dans mon cœur... Lui qui m'a tellement manqué toutes ces années, voilà que je le remarque, là, dans son petit coin qui a besoin que sa fille l'écoute... Je pense à maman aussi que je déçois chaque jour par cette ultra sensibilité que sa force de caractère ne lui permet pas d'admettre. Tout ce que j'espère en écrivant ces lignes c'est que pour la première fois depuis décembre, ceux qui ne m'aiment pas vont me laisser vider ce sac que je traîne depuis trop longtemps et que je consens à poser, parce que ce soir, vraiment, je n'y tiens plus... Laissez moi écrire en paix, laissez moi m'exprimer ici sans vos désobligeantes remarques idiotes car ce soir je n'écris pas pour un "public", j'écris pour moi, ce journal n'est pas ce soir, un journal de bord, c'est un bon vieux cahier qui me tire des larmes pour chaque mot que j'écris... Vous n'avez pas idée de la force qu'il faut déployer chaque jour, pour vous donner le change, à vous qui m'avez traité comme une moins que rien... Je ne suis plus que l'ombre...

 

 

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