Lundi 14 Mai 2001

 

"Y'a trois choses qu'on ne peut pas regarder en face : le soleil, la mort et le dentiste"
Alex Métayer 

 

09h39 : Glaglagla...

ça chauffe toujours bien dur entre maman et moi, pas la peine donc d'espérer d'elle un peu de compassion pour mon rendez-vous dans une heure chez le dentiste. Je suis comme toujours, tétanisée de peur... Je sais déjà, qu'une fois sortie, je verrais la vie autrement héhéhé (premier rire nerveux de ce journal... :o/ ) Bien sûr le temps s'est rafraîchit et il a plu toute la nuit. Bien sûr... Il parait qu'il faut que je me brosse les dents, je dois (déjà) vous laisser... A plus tard, les larmes aux yeux ou le sourire aux lèvres...

 

12h42 : Voilà une bonne chose de faite !

Il est attendrissant mon dentiste, une fois qu'on en a fini avec lui. Il est encore plus gentil quand, comme ce matin, il me dit que je n'ai rien. Rien de rien, pas même une petite carie ! Il me demande ce que je deviens, ce que je fais dans la vie, il me dit qu'il a très bien connu mes dents de laie hihihihi. Il est bien gentil mon dentiste quand on en a fini avec lui... On dirait une comptine pour enfant ce que je viens d'écrire arf... Sur le retour avec maman on s'est offert des petits pains aux olives. On dirait que mon régime prend fin (faim ?) Je déplore en effet une grave rechute... Et pas seulement à cause de ce petit pain que je viens de manger. Cette nuit vers 1h, en regardant mon deuxième "Julia Roberts" du soir (après "le mariage de mon meilleur ami") j'ai enfin vu en dvd "ma meilleure ennemie" et j'ai beaucoup aimé. J'ai tellement aimé que j'ai accompagné mon visionnage d'un quart de coulommiers... Hum... No comment... ;o) Voilà ce qui arrive quand on se frustre de trop :p J'ai trouvé ce film réalisé avec tact, sans tomber dans les lourds clichés habituels sur les stepmom et surtout sur le cancer. A éviter de nous faire pleurer à tout prix, ils ont réussi à diablement m'émouvoir !

 

Hier je suis allée chercher et j'ai installé de nouveaux drivers pour l'imprimante de papa, il avait l'air bluffé. Je suis très fière de pouvoir un peu l'épater de temps en temps. En fait, pour ce faire il faut juste effectuer quelque chose que lui même ne sait pas faire (deux fois rien mais tout de même, les sujets se font rares...) Avant de partir à mon rendez-vous ce matin je lui ai demandé de se faire beau, de mettre ses beaux yeux bleus et sa p'tite moustache à la Clark Cable en valeur parce que je comptais le filmer. Résultat, ce gros lâche s'est tiré à la campagne avant notre retour... Argh ! Il ne perds rien pour attendre ! Je l'aurais ! Je lui en veux un peu tout de même... Je ne veux pas l'alarmer mais le temps me presse de le mettre en boite... Non, non, pas de pressentiment, juste "le faire avant qu'il ne soit trop tard". Lui, il me le faut sur bande !! Et à tout prix encore !!! Je lis justement en ce moment le seul Barjavel que je n'avais pas encore découvert et qu'il m'a chaudement recommandé : "Le diable l'emporte". C'est très étrange, l'Arche de Monsieur Gé ressemble à s'y méprendre au Loft d'M6... Des filles, des mecs, des poules, des caméras... Et même un "préposé au pain" comme Aziz... Hum... Cette nuit j'ai rêvé de la corse. Ma corse. J'étais dans une piscine découverte d'où je voyais l'ancienne terrasse du studio que nous avions loué avec Silvio. Le plus bizarre c'est que cette terrasse je l'ai vue là bas depuis l'intérieur, depuis l'extérieur "face" et depuis l'extérieur "droite". Jamais par la gauche comme dans mon rêve. Je me revois dégoulinante en maillot de bain (une pièce... Bizarre ça aussi !) en train de regarder de loin "ma terrasse". Je pleurais... Hum... Cela me fait penser qu'à chaque fois que je lis Anorielle, qui vit dans le sud, je l'imagine avec son chéri habitant mon ancien studio corse. Je l'imagine écrire là où j'écrivais, prendre ses fameux bains dans "ma" baignoire etc... C'est amusant ça je trouve. J'ai fait un amalgame "studio dans le sud/petit couple heureux"...

 

Dans deux mois et demi le Québec m'ouvre ses grands bras chaleureux. Dans 10 minutes je commence mon ultimate fighting contre l'aspirateur que j'ai ordre de passer dans toute la maison (pauv' vieux va ! Tu fais pas le poids contre moi avec tes bouts de papier adhésif !) Dans 24 heures je finirais une salade en salle de pause à mon travail... Tout est relatif... En lisant une diariste suisse et une autre du Québec je m'aperçois que la fête des mères ne tombe pas pareil partout (et pour moi c'est une chance vu les relations que j'ai avec la mienne en ce moment !) De toutes façons, l'important c'est que toutes nos mamans soient fêtées à travers le monde ! Il me semble qu'en France on les loue le dernier dimanche de Mai, ce qui nous emmène au 27, si je ne m'abuse... Bon, j'ai du pain sur la planche et de l'aspirateur sur la moquette sans compter que je dois, en plus, rappeler des gens qui m'ont contactés pour un job. Il me faut absolument un vrai boulot pour mon retour en septembre !! A plus tard les krokros...

 

14h48 : La pause frayeur...

Mes comptes sont fait, mon ménage aussi (je retire ce que j'ai dit tout à l'heure, l'aspi a gagné, j'ai le dos en compote...) il ne me manque plus que ma douche à prendre (option cheveux de rêve). Si je reviens écrire ici ce n'est pas pour mettre une croix à côté de ce que j'ai déjà fait depuis tout à l'heure. C'est plutôt pour vous raconter la flippe que je viens de me faire. Je finissais la poussière de ma chambre lorsque retenti le carillon. N'attendant personne, j'avançais à pas de loups jusqu'à la porte d'entrée et lovais mon oeil curieux dans le judas prévu à cet effet... Un homme se tenait devant ma porte sur le palier éteint (éteint oui, vous avez bien lu !!) D'habitude, les démarcheurs, interdits de surcroît dans mon immeuble, sonnent aux portes après avoir allumé la lumière... Or là, non. L'homme, comme dans tous les polars que j'ai lu, portait un 3/4 en cuir noir, col remonté, cela va de soi...  Je me suis bien gardée de dire des conneries du genre "qui va là ?" et j'attendis, cachée derrière ma porte blindée (sans pour autant être une porte de bunker ;o) ou bien qu'il allume la lumière du palier, ou bien qu'il s'en aille sonner ailleurs (preuve que ça aurait bel et bien été un démarcheur), ou bien qu'il s'en aille tout court ! Mais il n'est pas parti tout de suite... Il s'est tourné vers mes voisins de gauche et a trifouillé un bruit de clé dans leur serrure... Puis il est allé dans l'autre aile du palier, (celle que je ne vois pas, zut !) toujours dans le noir... Re-bruit de clés pendant une dizaine de minutes sur une autre serrure... Puis encore une autre (appelez moi "ze sentinelle" héhé)

 

Là, vraiment, j'avais les pétoches !! Je suis tout doucement allée donc prendre des mesures, à savoir : chercher mes propres clés pour m'enfermer à double tour, attraper ma cross de hockey dans le cas d'une attaque frontale  mais nécessaire au cas où il réussirait à entrer chez moi ainsi que mon portable préalablement mis sur "vibreuuuuur"... Hum ... A mon retour les bruits de clés étaient toujours d'actualité mais la lumière était maintenant allumée (le suspect n'est finalement pas trop con !) Profitant du bruit de sa ô combien basse besogne, je fermais à double tour ma porte avec la précision et le silence (d'un agneau) qu'il sied en de telles circonstances... Puis... Plus de bruit... Je réintégrai ma chambre et fit alors ce que toute jeune fille de bonne famille se doit de faire en pareille situation : j'ai appelé mon papa !!! ça donnait à peu près ça : "Papaaaaaaa". Bon. Il m'a donné le numéro du gardien de l'immeuble, le numéro du pc de sécurité et il est retourné benoîtement à ses tomates. Y'a pas à dire, un papa, ça rassure tout de même ! :o) Maman et le gardien étant sur répondeur (Ah bravo !) j'ai décidé de prendre des vivres et de monter la garde un gros quart d'heure devant ma porte, aussi sereine et détendue que résignée. S'il me fallait me battre, alors je me battrai. Arf... Bref, n'entendant plus de bruit et la lumière de palier s'étant finalement éteinte de nouveau, j'en déduisis que le gentleman cambrioleur avait disparu et échangeais ma cross de hockey contre un aspirateur en lambeaux pour finir "le sale boulot". Il va s'en dire que ma très fertile imagination (qui a vu psychose) ne me porte pas à aller pour le moment prendre une douche relaxante en chantant ni même à aller vider ma poubelle sur le palier en petit short moulant Snoopy. J'espère que tout le monde conviendra avec moi que ces deux options ne sont ni sérieuses ni envisageables par les temps qui courent.

 

Tout cela me rappelle une anecdote qui m'est arrivée en Bretagne, où, alors que j'étais fatiguée, Childéric m'avait raccompagnée en scooter dans la grande maison de deux étages que nous habitions à l'époque. Retourné grâce à ce même scooter à la fest-noz dont nous étions les heureux organisateurs, il me laissa seule dans cette maison dont la porte d'entrée n'était jamais fermée. (on ne sait jamais, un feu follet égaré aurait pu, comme il est de coutume, vouloir se restaurer d'un bol de soupe en plein milieu de la nuit...) Justement, peu de temps après le départ de Childéric, deux voix masculines pénétrèrent mon logis. En nuisette (on entend mieux en nuisette) j'entendis la première voix dire : "Mais je te dis qu'elle est toute seule !! Viens..." Et la deuxième : " T'es sûr ?" Hum... Wow, wow, wow !! Tiens, mais c'était vrai que j'étais toute seule ici !!! Damned !! ... Je conçu très vite un plan... N'ayant pas ma cross de hockey sur moi ce jour-là, je me saisi alors d'une batte de base ball (ils sont bien pratiques ces sports américains !) et me souvenant que j'avais oublié d'éteindre la lumière des toilettes du rez-de chaussée (visible depuis la porte d'entrée) je criais du haut de mon escalier branlant et d'une voix chantante de celle qui n'a rien entendu : "Childéric, chéri, tu peux monter le pot de chambre quand tu auras fini ?" C'était quitte ou double... Les deux voix ont grogné et déguerpi aussi vite que des feux follets ! Aussi ferme sur mes jambe que de la Jelly à la cerise dans un bol, je descendis prudemment et m'aperçue que la clé n'était plus dans la serrure... Je fermais donc la porte sans clé, sachant que n'importe qui pouvait de nouveau pénétrer chez moi... Je me calfeutrais dans notre chambre, celle-ci fermant à double tour (Childéric la fracassa d'ailleurs le nouvel an qui suivit ce qui me prouva que même fermée à clé, cette porte ne protégeait pas de grand chose) et je m'assis sur le lit avec ma batte de base ball, guettant fébrilement jusqu'à 5h du mat, le moindre bruit en bas. Quand Childéric rentra cette nuit-là (un peu "fait" comme de coutume) je le reçu assez durement, l'ayant pris pour un récidiviste... Ah ça, en Bretagne non plus, on ne s'ennuie pas ;o)

P.S : Je précise que le pot de chambre était une pure invention de ma part dû à une situation d'urgence. On ne fait pas dans les pots de chambre par chez nous. Merci.

 

20h50 : Décidément, grosse journée !

C'est en partageant des tortillas à l'houmous M&S que, sans une parole, nous nous sommes réconciliées avec maman. Il faut dire que nous avions des tas de choses à nous dire ! Elle a eu un accrochage en voiture cet après midi avec "un jeune" (ah ! Les jeunes !) et n'étant pas en tord, elle va avoir gain de cause. J'ai du ensuite raconter en détail à ma pipelette de mère mon aventure de l'après midi et enfin, après le coup de fil de papa (qui ne sait pas comment faire réchauffer ses paupiettes), nous avons choisi un hôtel pour St Malo... Et voilà, finalement l'escapade revient au goût du jour... Oula je sens qu'il va être folklo ce week end de l'ascension :o) Enfin, j'ai eu le plaisir de lui annoncer la grande nouvelle du jour : j'ai rendez-vous le 4 juin avec le patron d'une boite qui sait que je désire travailler en septembre... Il m'a demandé mes prétentions, j'ai dit 155 kf (ben quoi ??? ;o) et j'ai dit que je finissais fin août mon job actuel... Bien sûr, j'ai oublié de dire où je travaillais histoire qu'il ne se renseigne pas trop... Arf... Si ça marche, je continuerai à chercher encore mieux, plus sereinement toutefois parce que j'aurais cette place d'assurée ! Si ça ne marche pas tant pis, je chercherai encore mais le baume au coeur en prime ! Yesss !! Montréal... Montréal... Tu arrives à grands pas !!

 

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