Mercredi 15 Novembre

 

 

 

11h11 : demain c'est l'anniversaire de Silvio...

On peut dire que je n'ai pas fait dans le créatif cette année : cravate, parfum, champagne et chaussettes... Peuh ! Foutez vous de moi ! Je vous avez demandé de me trouver des idées, vous ne m'avez pas répondu, alors ! ;o)

 

Pendant qu'il est sous la douche je vous écrit vite un petit mot. On a beau mettre le réveil à 9h du matin, Silvio ne quitte pas le lit avant 11h ! Comment voulez vous qu'on ne court pas, pour faire tout ce que nous avons à faire avant la nuit ! Au programme du jour : courses (magasinage alimentaire héhé), récupérer le pantalon de Silvio à la retouche de chez Célio (bien que j'ai, par inadvertance, jeté le fameux papier qui sert à le récupérer... :o(( et après le déjeuner, coiffure avec Iba et recherche "active" d'emploi... (HA-HA-HA ! Je me gausse !!) A propos, toujours pas de nouvelle de la dame qui cherchait une journaliste... Ne voulant pas croire qu'elle nous a haï au premier regard moi et mon accent parisien, je préfère m'imaginer qu'elle a trouvé un Paul Loup Sulizer pour rédiger ses articles et que c'est pour ça qu'elle ne me rappelle pas... (La conne...) Je crois que je vais la "relancer" comme on dit dans le monde carnivore de la pub...

 

J'ai plein de considérations "métaphysiques" (oh ! Sommes-nous peu de choses, tout de même ;o)  à mettre sur "clavier" mais malheureusement Silvio va sortir de la douche et nous devrons speeder au centre commercial, donc je reviens plus tard pour tout vous raconter. A tout à l'heure !

 

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Giuseppe, qui est Corse, va se marier, mais il ne connaît rien des choses de l'amour. "Ne t'inquiètes pas", lui dit son père, "après la cérémonie, tu viens me voir, et je te dirais comment faire pour la nuit de noce". Le moment venu, Giuseppe, à la fois anxieux et excité, va voir son père, qui lui dit : "Ecoute moi bien Giuseppe ! D'abord, tu rentres dans la chambre avec ta femme, et tu mets un disque de Tino Rossi, pour lui montrer que le Corse, il est romantique. Ensuite, tu lui demandes si elle n'a besoin de rien, pour lui montrer que le Corse, il est tendre. Ensuite, tu te déshabilles doucement en ondulant ton corps, pour lui montrer que le Corse, il est langoureux. Ensuite, tu te mets bien sous la lumière, pour lui montrer que le Corse, il est beau. Ensuite, tu te promènes un peu dans la chambre, pour lui montrer que le Corse, il sait attendre. Ensuite, tu fracasses une chaise contre un mur, pour lui montrer que le Corse, il est fort". "Et après, et après ?", intervient Giuseppe, qui n'en peut plus. "Après", lui dit son père, "tu la regardes et tu te branles, pour lui montrer que le Corse, il est indépendant".(no comment :o)

 

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18h36 : Pensées vespérales...

 L'écriture, bien avant la publication et les lecteurs est primordiale pour moi. Relater les évènements qui composent ma vie, comme quand on prend "une photo", c'est à dire le plus fidèlement possible, m'aide à prendre pleinement conscience des différents enseignements que m'offre justement cette vie... Je pense que si on se penchait plus sur les détails de tout ce qu'on a vécu, si on revisionnait " à froid" nos réactions, l'image laissée par les gens qu'on a croisé etc... Et bien, on aurait pas assez d'une vie pour tout comprendre ! Je vois la vie comme une énigme, les être humains comme une deuxième, et les interactions entre ces deux sphères, passionnantes et enrichissantes à étudier...


 Il est vrai qu'en matière de "potins" ma vie a toujours était riche et assez palpitante même dans mon plus jeune age. Si elle ne l'était pas, JE la rendais palpitante (d'où ma vocation ratée de one women show) ; je m'ennuyais ? Je partais vite vite à la recherche de nouvelles histoires, de nouvelles têtes, c'est pour cela que ma vie sociale a toujours été pleine de rebondissements (de même que ma vie amoureuse et ma vie active) et que l'on m'a souvent dit en riant "si tu racontais ta vie, tu ferais un best seller" tant ma vie prend des allures de sitcom... Ah ! Qu'elle serait triste si on se passait d'une pincée d'intrigues de temps en temps ! Après avoir eu, dans ma prime jeunesse, une sacrée tendance à la mythomanie, j'ai décidé (à mes risques et périls) de réaliser mes mensonges afin qu'ils n'en soient plus... Je ne supporte pas la routine, il faut que ça bouge, que ça s'accroche, que ça vibre, que ça soit poignant et même parfois douloureux, en tout cas jamais simple...
 Ce n'est donc pas ma façon de raconter ma vie qui m'importe, c'est de la vivre si intensément que même en l'écrivant je puisse en rendre tout le piquant et puisse me dire plus tard : Hé oui ! J'ai vraiment vécu tout ça !
Je ne sais pas si c'est bien clair ce que je raconte, enfin, de toutes façons, je me comprends, et c'est bien là l'essentiel, quand on écrit pour soi, non ? ;o)

 

Nous sommes donc allés après avoir fait quelques courses nous faire coiffer par la gentille Iba, qui d'ailleurs avait l'air ravie de nous voir (je l'ai invité à goûter ma tarte aux pommes lundi après midi hihihi). En attendant qu'elle coiffe Silvio, j'ai assisté au babillage intempestif d'un jeune garçon de 9 ans environ qui m'a particulièrement interloqué... Il a été déposé là par sa mère pour se faire couper les cheveux et, en l'attendant, il parlait (hurlait) les différentes opinions  (glanées à table) de ses parents sur la politique corse, l'affaire Bonnet, les "autonomistes" (c'est à dire les nationalistes) poseurs de bombes etc... Il disait qu'il voulait faire la guerre, faire couler le sang "comme papa", qu'il tirait déjà à la carabine tous les week end "au village" sur des voiture jusqu'à ce qu'il ait réussi à perforer un pneu "gendarme". Il nous a raconté également ses bagarres à l'école, l'histoire du tatouage d'un "clandestin" sur l'épaule de son meilleur copain (si si ! un vrai ! Pas un tatoo !!), que plus tard il voulait aller en prison à "Borgo" et qu'il dessinait des "parisiens" sur son cahier de texte ("une grosse patate avec deux bras et deux jambes avec écrit "con de gaulois" sur le ventre")... J'étais atterrée ! Comment peut on élever un enfant, comme ça, dans la haine des autres ? L'embarquer dans des conflits politico meurtriers ? Aborder de pareils sujets en sa petite et influençable présence ??? Je pense que de toute façons, dieu merci, ses parents paieront un jour la note de l'éducation qui lui ont donné, (si bien sûr il vit assez grand pour leur montrer, vu la rage qu'il a déjà au ventre, à son âge...) Tout cela aurait duré plus longtemps si Iba n'avait pas précisé, en me montrant, qu'il y avait une "parisienne" dans le salon de coiffure... Vous pensez que le petit s'est dégonflé ? Que nenni ! Il m'a tancé d'un oeil torve comme si j'avais craché sur sa grand mère !... Même si je lui souriais tant que je pouvais, je sentais monter en moi les souvenirs de mes cours de troisième sur la jeunesse hitlérienne et j'avais de la peine pour cette région corse et pour tous ses enfants... Les hommes ne cesseront ils jamais de rechercher parmi eux des boucs émissaires...? 

 

19h15 : Nous nous sommes fait jetés, Silvio et moi, par toutes les entreprises chez lesquelles nous avons démarchées... Décidément, ici, on ne veut pas de nous......... Chouette ! On va donc sûrement rentrer bientôt !!! :o))

 

01h05 : Je voudrais enfoncer quelques portes ouvertes afin de m'ôter de la tête l'émission que je viens de voir ce soir (Ah ! si seulement je m'étais endormie juste après Ally Mac beal...) L'émission traitait des abus sexuels sur les enfants (pédophiles, pères incestueux,...) Se sont succédés une enquête approfondie sur un viol de deux fillettes par leur père, l'interview des enfants, leurs peurs, leur larmes, la honte... Je n'ai jamais entendu autant de gros cons dire "je ne sais pas"... J'étais enragée ! J'avais les genoux qui bougeaient tout seuls tant j'étais nerveuse ! J'avais envie de tous leur cracher à la gueule à ces enculés de fils de p... (pardon, celle là ne la retenez pas elle est extrêmement vulgaire... ;o) 

 

Je n'ai pas de mot à mettre devant l'émotion que je ressens face à ces enfants dont la vie a été souillée à tout jamais par ceux qui leur ont pourtant donné le jour... Cela rejoint assez ce que je disais du petit garçon corse de tout à l'heure... Avant d'avoir un enfant (quand on décide vraiment d'en avoir un), il faut, je pense, bien envisager tout les responsabilités que cela comporte. Fabriquer un être humain c'est une tâche divine qui impose au père et à la mère des contraintes morales énormes. Il faut veiller à sa santé, le protéger, des autres, et parfois même de lui même. Il faut l'aider à comprendre autant que possible les dangers de la vie qui l'entoure... Le préparer avec patience et amour à affronter cette jungle... Je pense avoir bénéficié de tous ces soins, mais très honnêtement je ne me sens pas encore capable, malgré mon désir, d'assurer comme il faudrait...

 

Quand je pense à tous ces malades qui courent les rues, je réfléchis à la peine de mort, inévitablement on y pense dans ces cas là... Je ne suis pas pour la peine de mort, non, non, d'abord parce que c'est bien trop facile d'en finir comme ça avec les scrupules et que je préfèrerai un petit traitement de faveur du genre castration chimique ou vraie perpétuité pour leur permettre d'en baver tous les jours en se faisant répéter pourquoi ils sont là (ou encore ma technique du lance flamme anti cafard utilisée sur certaines parties très particulières de leur anatomie !!! ) mais aussi parce que je juge que de tuer quelqu'un ne répare pas la souffrance des victimes, que la mort d'un homme ne remplace pas un autre homme et pour finir, parce que tout bêtement je ne vois pas par quelle divine adjonction Dieu aurait permis à certains hommes de tuer alors qu'à d'autres, non !

 

Désolée de vous avoir jeté ce tas de boue en plein visage mais je ne pouvais pas aller me coucher avec toutes ces choses en tête. Maintenant que j'ai mis toutes ces élucubrations en "lieu sûr" (celles ci + toutes celles qui ont traversé mon esprit pendant que j'écrivais) je vais aller faire une surprise à Silvio... Mais chuuut... c'est un petit secret entre nous... Je vais aller l'envoyer se brosser les dents et pendant ce temps j'irai mettre sous son oreiller ses petits cadeaux d'anniversaires (bein oui ! minuit étant passé nous sommes le 16 novembre et c'est donc son anniversaire !!) quand il reviendra dans le lit, je lui dirais.... Surpriiiiiiiise ;o))

A demain mes confidents !

 

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