Dimanche
29 Avril 2001
"Plus un esprit est revenu de tout, plus il risque, si l'amour le frappe, de réagir en midinette"
Cioran
10h27 : My first, my last, my everything
Pardon si je fais des fautes de frappe, c'est à cause du soleil qui illumine mon bureau, mon écran, mon front sibyllin ;o) Bien sûr, je pourrais tirer le rideaux pour écrire dans de meilleures conditions mais cette une douce caresse pleine de chaleur mérite bien de faire pleurer mes yeux du matin. Comment ça va t'y aujourd'hui ? Bé moi ça va, merci de prendre des nouvelles ;o) ça va comme un dimanche où je ne reprendrais pas le boulot avant trois jours ! ça va comme un chaud matin de printemps. J'essaye d'empêcher mes pensées de voguer toutes vers le même homme... J'essaye de redescendre sur une terre de raison où je me dis : "tu ne sais même pas ce que Peter pense de toi après tout ce temps, n'oublies pas que cela ne fait que deux mois qu'il s'est séparé de son ex, qu'il est resté 6 ans avec, et que, par conséquent, la seule place que tu es susceptible d'occuper c'est une place d'amie, éventuellement de transition mais au aucun cas (où ça serait un sacré coup de bol !) la place de "first, last, everything"... :o(( Il ne faut pas se leurrer... Il faut que j'essaye de me rappeler dans quel état d'esprit je me trouvais deux mois après ma propre rupture ? Bah ! Je n'ai qu'à me relire héhé... Je verrais bien qu'à l'époque je n'étais prête à rien...
Sauf que ma rupture s'est passée dans de mauvaises conditions et qu'à la différence de Peter'story, nous ne nous sommes pas quittés amis, Silvio et moi... Peter, quand il m'a présenté son histoire, lors de la première heure et à ma demande, il m'a dit que lui et "ex" s'étaient laissés une porte ouverte et qu'il n'était pas exclu qu'ils se retrouvent un jour... Chouette ! Avant ou après m'avoir brisé le cœur ? :o( Qui plus est, l'ex habite Paris également et partage les mêmes amis que lui... Je vous vois froncer les sourcils, fronçons-les en cœur vous vous voulez bien ? Arf... Comme je suis très fine psychologue (un peu d'humour ne fait jamais de mal le matin) j'ai essayé de savoir pourquoi ça s'était terminé entre eux. C'est, en général, très révélateur et quelque peu prémonitoire... Eh bien, il est resté évasif mais ce que j'ai cru comprendre c'est qu'elle lui demandait de faire des "projets" (j'imagine le genre "vivre ensemble, faire un bébé, se marier..." Ce genre de projets qu'une fille propose peu de temps avant la trentaine quand elle est depuis 6 ans avec quelqu'un, c'est idiot non ? Pfff...) lui n'avait apparemment pas envie de faire ces projets là. Alors dîtes moi, est ce que franchement ça vaut le coup de traîner avec ce type que ne veut pas faire ce genre de projets avec la femme qu'il a aimé pendant des années ? Je serais quoi moi ? Une phase de transition uniquement là pour lui faire réaliser que c'est elle qu'il aime et que finalement il est disposé, par comparaison, à réaliser finalement ces projets avec elle ? Hum... Non merci... Si on sait décrypter ses signaux on l'écoute nous dire qu'il est "au fond du gouffre" et on comprend qu'il n'envisage pas qu'on le remonte de là... Hum... Elle est mal barrée je crois, ma love story...
D'un autre côté, c'est quand même lui qui a proposé qu'on se voit, et, en ma compagnie il n'avait pas l'air tant que ça "au fond du gouffre"... J'ai cru lire de temps à autre quelques regards admiratifs, une certaine communion de pensée, un humour partagé, des divergences très complémentaires et si je me base sur sa dernière lettre, c'est à dire avant la rencontre avec l'ex il semblait que nous recherchions la même chose de la vie. Pour être parfaitement objective j'ai envie de vous la recopier cette fameuse lettre, afin que si, comme à votre habitude, vous décidiez de me donner votre avis sans que je vous le demande :o)) vous le fassiez en connaissance de cause. Voici donc cette lettre, écrite lorsqu'il avait 21 ans...
"Illustre inconnu d'une plage perdue... X-ville, le 27 août 95, 22h30
Chère Scrib,
J'ai pris mon plus beau stylo et le plus beau papier à lettre que je possède (bof...) pour écrire, je l'espère, une belle lettre à une personne qui le mérite (pouah ! c'est lancé) Ta gentillesse et ton attention du vendredi soir m'ont particulièrement touché et je t'en remercie. J'avais effectivement besoin de parler à une personne capable de comprendre certaines nuances difficiles à décerner lorsqu'on ne les a pas ressenties. Tu as su, par ailleurs, me réconforter en m'apportant une chaleur humaine que je n'avais ressentie depuis un temps certain et dont je doutais presque de l'existence chez une personne du sexe opposé. Autant dire que cette nuit (en fait 7 heures) fut fort agréable et fait partie de celles dont on ne voudrait pas qu'elles s'arrêtent. En effet, je ne voulais pas partir travailler, je ne voulais pas te voir partir, je voulais que le temps s'arrête : pause, arrêt sur image. Nos échanges furent si intenses et si chaleureux que je baignais dans un bien être ineffable. La précipitation dans laquelle nous nous sommes quittés n'est qu'une illustration de l'intensité de nos rapports (amicaux, faut il le préciser ?) échangés durant la nuit. Je ne pourrais dire si cette bonne entente tient d'un coup de foudre réciproque et éphémère ou si c'était seulement la première pierre posée d'un bel édifice. Je ne le sais et je ne pense pas désirer le savoir dans l'immédiat.
Néanmoins une seule certitude existe, c'est le fait que l'on se reverra tôt ou tard. En ce qui te concerne, peut être que certaines choses ont changé. En effet, des éléments extérieurs... je ne te fais pas de dessins, ça risque d'être censuré... ont pu troubler ton esprit (il parle d'un petit baiser volé qu'on s'est offert en guise d'adieu) D'ailleurs, je ne souhaite pas créer un quelconque embarras dans ta relation avec C. (l'orthographe est elle exacte ? On s'en fout) On ne doit pas détruire quelque chose de concret pour vouloir construire quelque chose d'abstrait, car on ne peut négliger un élément incontournable : l'éloignement. (lui habitait Grenoble, et moi Paris)Je ne dis point cela avec regret bien que cela ne me réjouisse guère mais j'ai déjà appris à mes dépends que c'était un élément déterminant pour l'avenir d'une relation. (désolé pour les ratures, c'est l'émotion !) L'idée de se mettre ensemble a du te traverser l'esprit, tout comme moi. Cette idée semble tout de même assez juste étant donné que nous semblons rechercher la même chose. Nous avons pu constater que nous avions bon nombre de points communs, autant dans notre passé amoureux que relationnel. On pense, de façon naturelle, dans une telle situation que la personne la plus à même de nous donner ce que l'on cherche est celle-ci. De ce fait, l'attirance était encore plus forte entre nous. D'autre part le petit mot que tu m'as écrit m'a rempli de joie et de bonheur (dans le sens noble et riche du terme --> la fièvre !) En fait, tout s'est présenté de telle sorte que le moment fut encore plus intense et beau. Je ne pensais, depuis 7h30 qu'à une chose : te revoir encore une dernière fois. Lorsque tu es apparue, tu m'as semblé si heureuse de me voir que je fus transporté par une joie immense ! Cet instant là sera inoubliable, je puis te l'assurer ! (c'est là qu'on s'est fait le bisou ;o) A la lecture de ton petit mot, j'entendais ta voix me lire ces paroles et comme tu dois t'en douter, j'ai lu et relu et rerelu ce petit papier. Cette délicate attention m'a achevée, je ne voulais plus te voir partir et je dois te l'avouer j'avais la gorge sèche et serrée et la larme à l'œil. J'étais heureux, merci. J'espère que nous aurons d'autres aussi bons moments à passer ensemble, mais pour l'heure nous devons nous contenter d'une simple correspondance. Je te ferai parvenir les faits survenants lors de ma future rencontre avec mon ex (ndl il ne voit même plus de qui il s'agit héhéhéhé) Tu en auras la primeur. Tu passeras mes amitiés à Chiara à qui j'enverrai une carte postale. Amicalement, (et plus si affinité...) Peter."
Voilà, pour mes souvenirs avec Peter... Pas étonnant qu'on se soit si bien entendu. Bon, bien sûr, la lettre est parfois naïve, mais je vous le demande, quel mec est capable à 20 ans de disséquer avec autant de sensibilité et de maturité une petite aventure de vacance ayant duré 7 heures ? Moi je la trouve charmante sa lettre. Vraiment charmante et je ne m'étonne plus de l'avoir rappelé héhé. Bon, pour parler d'autre chose, je voudrais revenir, mais alors juste deux secondes - mon journal est le reflet de mon opinion et non point un lieu de débat où chacune de mes phrases doit se voir approuvée, critiquée, argumentée) sur l'affaire Henry sur laquelle diaristes et lecteurs ont réagi. Tabulawriter nous dit dans son journal : "Une personne ne pourrait-elle pas changer ?" un de mes lecteurs : "c'est l'honneur des hommes, leur dignité, même peut-être le signe de leur humanité que de pardonner et de croire en l'avenir d'un homme, en l'espoir" Je pense que c'est tout en leur honneur de croire en la rédemption, en l'humanité, mais je crois pour ma part qu'un homme qui "change" à cause de la punition qu'on lui inflige n'est pas à féliciter pour autant. C'est bien la moindre des choses qu'il se rende compte que d'étrangler un tibout de 7 ans ça ne se fait pas ! Quand à ce qu'une personne puisse "changer" voilà bien un propos candide et rousseauiste ! Non seulement les gens ne changent pas leur être profond (ce n'est pas être pessimiste de dire cela mais plutôt être "lucide" !) mais en plus j'ai vu de nombreux récidivistes libérés par la justice française, que la libération d'Henry, bien que sans doute plein de bonnes intentions, ne présage, à mon sens, rien de bon pour d'autres types qui ne mériteraient sans doute pas les mêmes largesses en fait de liberté et qui vont se servir de son exemple. Merde ! Les gens n'ont qu'à réfléchir avant de faire des conneries ! Je suis peut être naïve et très ado par certains côté de ma personnalité mais il y a des principes sur lesquels je ne déroge pas ! Notre humanité c'est justement le contrôle que nous devons opérer sur nos pulsions, c'est en cela que nous divergeons des animaux !
Maman est revenue vannée de l'enterrement du mari de son amie. Cette histoire m'a profondément touchée à travers elle. Je la trouve éminemment courageuse ma petite maman. C'est une personne sur qui on peut compter, rien que cela m'inspire un immense respect. Quand il faut agir, elle est se dévoue corps et âme pour apporter des solutions pratiques, un réconfort psychologique poussé et une épaule forte, solide, à toute épreuve. Je suis presque certaine de ne jamais lui arriver à la cheville. Elle est parfois d'une sensiblerie extrême mais en même temps, quand les faits requièrent toute son attention elle sait faire preuve d'un self control qui force l'admiration. Ma mère ne trouve aucune gloire dans l'abnégation dont elle fait preuve vis à vis de ses proches, elle le fait parce qu'il faut le faire. C'est aussi simple pour elle que de respirer. Je suis extrêmement fière de ma mère. C'est mon père, ma mère, ma force. Je ne m'étonne plus d'être si déçue de voir que nombre d'hommes n'ont pas ses "couilles".
20h16 : Beauf story (suite)
Parait que Loana est sortie avec Jean Édouard (à moins que ce ne soit Paul Eluard, j'ai du mal à retenir leurs noms) word ne connaît pas "Loana" apparemment, nous non plus d'ailleurs. Enfin, je tiens cette info du site, où bien sûr les bouchons s'étendent sur trois kilomètres (à lire avec la voix suave de FIP) Ils nomment ce passage "baiser mouillé", ce qui laisse présager que cela s'est produit dans le jacuzzi, après la soirée disco... Grand bien leur fasse, qu'ils s'amusent au moins un peu nos cobayes :o) Je pense aux faits divers de France Soir, du Parisien, à la page courrier des lecteurs de Femme Actuelle (j'ai une dent contre celui là en particulier) et je me dis que finalement la real tv n'est pas pire... Les protagonistes, eux au moins ont choisis de leur plein gré de faire parler d'eux dans les media. (j'écris media en latin, d'où le "pas de "s", pas d'accent", ok ?) Je rejoins assez l'opinion d' A quoi bon, mais je pense que tout le monde s'en fout de l'opinion que je rejoins ;o) Journée passée très agréablement à m'occuper de moi : lecture, télé, coups de fil à des amis, lecture des journaux online et boulimie dominicale : noix du brésil, bonbons gélifiés, théS sucrés au sirop d'érable envoyé par ma tantine chérie, lapin en sauce, toasts markandspencérien coupés en leurs diagonales parce que c'est meilleur, et généreusement recouverts de beurre tendre... Journée spéciale où Malabar et moi même bullons à l'unisson...
Je suis terriblement heureuse d'être entourée de mes amis, les gens sont vraiment très gentils en ce moment avec moi. Tous, enfin, tous les gens que je fréquente, depuis le boulot, en passant par mes nouveaux amis, mes amis de toujours, les garçons qui me comptent gentiment fleurette en commençant par Pierrot du vidéo club (je l'assimile à mes soirées vidéo nocturnes alors je l'appelle Pierrot) en terminant par Peter - même si j'ai commencé à me faire ce film avant même de m'être achetée mon premier caméscope héhé -... Je suis surprise de voir comme on m'entoure en ce moment, je ne m'explique pas ce phénomène... Bien sûr mes amis m'apprécient mais d'habitude il y en a toujours un qui vit un truc pas drôle, qui est de mauvaise humeur ou avec le(a)quel(le) j'ai un léger différent et là rien ! Je m'entends bien avec tout le monde, c'est formidable, en tout cas assez pour être mentionné ici. Demain je vois Toon et peut être Henri (cela me plairait assez d'essayer un endroit underground et enfumé avec lui), mardi c'est rigolade's day avec Béca etc... Ma vie est remplie de gens bien sympathiques en ce moment et je remercie le ciel de m'avoir permis de faire ces rencontres, ces choix... J'apprécie d'avoir ces personnes, là, maintenant, dans ma bulle... Je cueille les fruits de mon silence introspectif de cet hiver. Bonne soirée à tous !
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