Dimanche 29 Octobre

 

17h56 : Le jour se couche sur ma ville grise. Trop tôt, bien trop tôt. Mon corps, mon âme se révoltent de concert contre cette heure d'hiver qui englue mon petit monde dans une froide obscurité... Bougies et cd sortent vite de leur niche pour égayer ma soirée, suite d'une journée triste et morose... Mais pourquoi faut il toujours que dans mon calendrier hormonal, jour gris suive perpétuellement jour rose ?

Je connais certains de mes lecteurs qui n'aiment pas me lire "triste" non pas par souci de mon bien être mais plutôt parce que quand j'ai le vague à l'âme, ils n'aiment pas mon "style mélancolique" sans doute moins agréable à lire parce que lourd, enchaîné par des phrases ampoulées... Quand mes écrits sont lourds, mon coeur l'est aussi. C'est cela un journal de bord...

Désolée, messieurs les rois, poursuivez votre route, ce jour n'est pas un jour rose et le bouffon que je suis n'a pas envie de rire... 

Oh, il ne m'est rien arrivé de fâcheux... Ce n'est qu'un jour de plus vers le départ... Rien que cela. Une journée passée à rejeter en bloc toute envie de faire mes cartons, d'aider ma mère à se servir d'Internet (réaction psychologique liée au départ : si elle ne sait pas s'en servir je devrai rester :o) obligé !) ou encore de réserver notre hôtel de passage...

Où serais je la semaine prochaine ? Sur le bateau... à 1h de l'arrivée... à une heure des bras de la mère de Silvio qui le serrera de toutes ses forces... à une heure de la... Corse...

 

Hier soir je suis restée songeuse, bien silencieuse à ma place dans un restaurant joyeux et riant. En bout de table avec ceux qui s'en vont, tout près de la porte... Pourtant tout était parfait, et même le billard que nous avons fait ensuite, tout concordait à mon bonheur : des amis, de la bonne bouffe, des activités que j'aime... Mais toujours ce départ en arrière plan...

 

J'ai fini par m'endormir à 4 heures du matin dans les bras de Silvio, m'abandonnant à mon destin... J'aimerai plus d'ailleurs, savoir m'abandonner aux évènements mais j'ai toujours en moi un je-ne-sais-quoi qui me pousse toujours à protester, à me battre, à réagir, à me débattre... à ne jamais me satisfaire de ce que j'ai en somme...

 

18h14, il fait nuit noire... Silvio est en train d'annoncer la nouvelle du départ à ces grands parents... Je suis seule à contempler les murs de ma chambre, ce papier peint ensoleillé, cette grande baie vitrée qui domine tout le sud de Paris, les lumières du périphérique qui du haut de mon 24ème étage ressemblent à des étoiles multicolores... Ici et là des souvenirs, des photos, des objets... Ici un Triskel, et là un Taz qui garde mes pièces jaunes. Là encore ma vieille cross de Hockey et mes livres, mes centaines de livres comme autant de précieux trésors qui me regardent silencieusement... Non, mes amis, je ne pourrais vous emmener... Je n'emmènerai pas non plus mes cahiers de philo, mes classeurs de français, mon mémoire de publicité... 

 

Ma mère vient de rentrer et ses paroles me résonnent dans les oreilles... "quand vas tu te mettre à faire tes cartons...?"

Jamais ? c'est possible ??? Non, hein...

 

Bon je vous laisse, je vais finir par perdre tous mes lecteurs ;o)) Je repasse dans la soirée, j'ai trop besoin d'écrire... Mais promis j'essaye de me reprendre...

 

21h13 : "L'âme stressée, le cerveau compressé, comme usé par la guerre des nerfs à laquelle je dois me livrer... Gris semble l'avenir et noir est la couleur de mon esprit. Je n'essaye plus de comprendre, ni de me faire entendre... Métro, boulot dodo, aseptisé du cerveau, mon ultime évasion se trouve dans le flot de ces mots..." 

Certains reconnaîtront peut être les paroles de cette chanson que j'écoute en ce moment... Il s'agit de "J'appui sur la gachette" des Suprême NTM

J'avais dit que je me reprendrai, mais je ne me suis pas reprise, et encore une fois je me permet de dire à ceux que je n'amuse pas de poursuive leur quête de faits "drôles et croustillants" dans les journaux de ceux qui ont passé un bon dimanche !

 

Silvio est allé me chercher une petite k7 vidéo... C'est dire si je vais bien ;o) J'ai fait des escalopes cordon bleu agrémenté de purée maison mais lui non plus ne semblait pas avoir d'appétit... Je suppose, superstitieuse comme je suis, que demain sera une super journée vu qu'aujourd'hui fut un mauvais jour. Je pense que Rob, qui ne travaille pas, va passer la journée avec moi à Paris. Alors, pensez vous que je vais réussir à concerner ce beau vernis "guilleret" devant lui qui me connaît si bien ou que je vais lui "craquer" dessus et fondre en larme dès qu'un beau moment se présentera ? Hum... là je ne saurais dire...

 

Je viens de changer de cd... Après les NTM... Britney Spears... Heu... Joe Star doit se retourner dans sa tombe même s'il n'est pas mort ;o)) "parce qu'avant Joe Star il était pas très très beau" dixit Jamel Debouze pour ceux qui ont vu son spectacle...En tout cas cette petite voix fluttée me redonne le moral ! Autant d'insouciance allié à un certain esprit du grand rêve américain, ça me fout la pêche, même si c'est de la merde en boite, musicalement parlant !

 

De nouveau j'entrevois une lueur au fond du couloir (les chiottes peut être ?)... Je ne resterai pas là-bas si je ne le veux pas ! On va dire que vous serez les premiers au courant : c'est décidé je pars pour des vacances d'un mois ou deux pas plus ! Rien à foutre ! Silvio veut que j'essaye ? Ah ouais ? Et ben on va essayer 2 MOIS grand max ! Et c'est mon dernier mot Jean Pierre... 

A demain, moi je vais surfer jusqu'au bout de la nuit,  et rappelez vous que les lendemains de jour gris sont toujours des jours rose ! (moi aussi je vais essayer de me le rappeler...)

xxx ThE ScRiBoUiLlEuSe :o*)

 

P.S : Vous avez vu ? Les lecteurs qui ne me trouvaient pas marrante et qui ont zappé ont loupé les petites "pointes" d'humour de ces dernières lignes... héhéhé, et ça ! ça me fait marrer :o)))

 

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