*** La page VIP de La Scrib ***
Revue de presse...
milles excuses les images sont un peu longues à charger...
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Femina Hebdo
supplément du 9 septembre 2001
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Interview sur France Culture Net plus Ultra
Écouter l'article ici et lire l'intro là :
Journal intime et Internet
Émission
du 25 Juillet 2001 (rediffusion de l'émission du 18 avril enregistrée le 13
mars)
Journal intime et Internet… Dit comme ça,
c’est peut-être déjà un paradoxe, car si par définition le journal intime
est privé, souvent caché, l’Internet, lui, le rend public.
Mais s’agit-il vraiment d’un paradoxe ? Le courrier,
la correspondance, et globalement toute forme d’écriture se trouve changé
par les nouvelles pratiques numériques. Alors pourquoi pas le sacro-saint
journal intime. Est-ce qu’on ne pourrait pas même imaginer un journal intime
interactif ? Nous
allons donc essayer de déterminer ce qui
motive les nouveaux diaristes du web… des auteurs partagés entre le désir de
confession et celui d’être lu.
Invités de l'émission :
«
La Scribouilleuse »
Joli pseudonyme qui cache un auteur qui nous narre au jour le jour l’ordinaire
et l’extraordinaire d’une jeune femme Parisienne presque typique. http://scribouilleuse.free.fr/
Jérôme Attal.
Auteur, chanteur pop. Son journal est une chronique du parcours et des petites
galères d’un groupe de rock au prise avec la scène musicale. http://www.jerome-attal.com/
Philipe Lejeune
Membre de l’Institut Universitaire de France, cofondateur de l’Association
pour l’Autobiographie. On lui doit de nombreuses études sur les journaux
intimes, et son tout dernier livre, «Cher Écran», paru aux éditions du
Seuil, fait justement le point sur les nouveaux comportements d ‘écriture
personnelle, induit par l’ordinateur et Internet.
http://cev.dynip.com/
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Article Internet Today
décembre 2000
(juste deux de mes pages en simples illustrations d'un
très mauvais article décriant le diarisme online...)
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Interview sur France Inter Alter Ego
Émission du 4 janvier 2001
Voir l'article ici (si quelqu'un arrive à avoir la bande l'émission je veux bien ;o) Je ne l'ai pas)
Interviews
de Philippe Lejeune et de la Scrib par Ouiza Ouyed
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Article (décembre 2000) sur le site Melomix ici
Retranscription :
La Toile intime |
Elles se
font appeler la
Scribouilleuse, Frannie
ou Loomina. Elles
ont entre19 et 26 ans. Chaque jour ou presque, elles livrent le récit de leur
vie quotidienne à leur journal intime. Ici, point de carnet écorné ou de
cahier à spirale caché au fond d'un tiroir : leur journal, c'est sur le web
qu'elles l'écrivent. Qu'il soit occasionnel ou régulier, leur besoin d'écrire
a toujours existé. « Il m'arrivait de temps en temps d'écrire dans un
cahier, quand j'avais besoin d'y voir plus clair sur un sujet particulier »
explique Frannie, qui considère qu'«écrire pour se soulager momentanément»
est la fonction la plus élémentaire d'un journal intime. Rien à voir selon
elle avec le journal en ligne tel qu'elle le pratique : « il correspond à
une vieille envie d¹écrire régulièrement et de conserver une trace de ce
que j¹étais à une époque précise. Le but de ce journal n'est pas du tout
de m'analyser. Je relate ce que je pourrais raconter à mes amis, rien de plus
». Après avoir rempli « des paquets de cahiers », raconter en ligne les
petits et grands évènements de sa vie est pour Loomina une façon de tourner
la page : « je mets tout à plat, ainsi je suis prête à commencer une
nouvelle journée le lendemain ».
Son déclic, la Scribouilleuse le doit aux hasards d'un moteur de recherche
sur Internet. C'est là qu'elle découvre et lit d'une traite «Accès
interdit», le journal d'Isabelle,
longuement interviewée par Philippe Lejeune pour son ouvrage «Cher écran,
journal personnel, ordinateur, Internet»(1). Un an plus tard, elle se lance
à son tour, tentant à travers cette nouvelle expérience de réconcilier les
deux pans de sa personnalité car la diariste à l'humour décapant est aussi
une jeune femme qui souffre d'un grand manque de confiance en elle. Comme
elle, son journal est double : hilarant souvent, touchant parfois, les jours où
elle confie le fruit de sa « perpétuelle introspection ».
Tous les diaristes s'observent, se dissèquent, se mettent à nu : quel que
soit le degré d'exhibition, ce sont d'eux qu'ils parlent. Petits bouts de vie
qui, via le Réseau, deviendront pour des centaines d'internautes aussi
passionnants qu'un feuilleton. Alors, un journal accessible à un si grand
nombre de lecteurs est-il toujours intime ? Le paradoxe n'est qu'apparent.
D'une part, ce qui est intime n'est pas forcément impudique : on est loin de
la webcam postée en permanence dans la chambre à coucher.
D'autre part, ces lecteurs, certes bien réels, ont une identité toute
virtuelle. La probabilité pour qu'un proche d'un diariste lise son journal et
comprenne qui se cache derrière son pseudo est infime et, quand le diariste
est reconnu, cela peut même être bénéfique, comme pour Isabelle, démasquée
par sa mère : « depuis qu'elle l'a lu -et même si certains passages ont dû
lui faire beaucoup de peine-, notre relation s'améliore à grands pas ! »
Pourtant elle affirme avoir écrit (2) avant tout pour se rendre service à
elle-même, sans rien omettre ni déformer, « sinon cela n'aurait pas été
un vrai journal intime ». Une exception par rapport à la grande majorité
des diaristes qui ont plutôt tendance à s'auto-censurer, par pudeur, par
crainte des éventuelles représailles de leurs proches, ou, comme Loomina,
parce qu'ils attachent beaucoup d'importance au jugement de ceux qui les
lisent.
UNE PRECIEUSE SOURCE D'ECHANGE ET D'AMITIE
En effet, alors qu'un journal intime traditionnel se suffit à lui même, sur
le web, on écrit plus seulement pour écrire, mais pour être lu. Frannie y a
trouvé sa motivation : «je n'arrive pas à écrire sans destinataire». Mais
le rapport aux lecteurs peut être aussi une précieuse source d'échange et
d'amitié, comme en témoigne ce message reçu par la Scribouilleuse : «ce
que tu nous donnes : la possibilité d'être voyeur, de nous nourrir de tes
aventures, de vivre par procuration une vie différente de la nôtre...
ressentir, partager tout ce qui t'émeut, te touche, te passionne, te
terrifie, etc. et intervenir (...) pour t'aider à surmonter cette crise».
Isabelle, qui recevait facilement une trentaine d'e-mails par jour, qualifie
cette interactivité de « magique. » Elle affirme que ces relations nouées
grâce à internet l'ont « aidée à grandir ». Toutes ces oreilles
anonymes, tantôt discrètes, tantôt plus attentives, ont su lui donner l'énergie
dans les moments difficiles. Elle a même rencontré quelques-uns de ses
cyber-lecteurs qui sont devenus des amis. Dans un journal intime en ligne,
parler de soi, c'est parler à l'autre : l'introspection devient
communication.
Entre diaristes, les échanges sont encouragés par des groupements, tels que la
Société des diaristes virtuels (SDV) qui compte actuellement 50 membres.
Responsable du site, Zuby avoue son désenchantement. « A l'époque (mai
1998) le but était de créer une mini-société. C'était une belle utopie.
Comment demander à des gens aussi narcissiques de vouloir entretenir des
relations avec leurs semblables dans un but totalement désintéressé ? »
Elle a donc fait le deuil de ses objectifs idéalistes, pour s'orienter vers
« la promotion de (cette) forme d'art et de son évolution ». Narcissiques
les diaristes ? C'est semble-t-il l'avis de Mongôlö,
diariste reconverti en critique littéraire parodique des journaux intimes sur
internet. Mais la Scribouilleuse ne l'a pas attendu pour faire son
auto-critique : « comme tous les diaristes, je suis une grosse égocentrique
qui croit tout savoir mieux que tout le monde, ressentir les choses de la vie
d'une manière plus vive, être dotée d'un talent hors pair pour l'écriture
et le récit, et avoir la soi-disant générosité (l'outrecuidance oui !)
d'aider au travers de mes pages des jeunes gens dans leur cheminement intérieur
». Et toc !
Journaliste : Céline Peuble
(1) édité au Seuil. (2) Le 17 novembre dernier, Isabelle a fait ses adieux à ses cyber-lecteurs, après deux années de présence sur le web.