Dimanche
17 Juin 2001
Dimanche
17 Juin 2001
"Le secret du voyage est dans l'attente et nulle part ailleurs."
Victor-Lévy Beaulieu
13h24 : Un Perrier citron, une rondelle de saucisson
Un dimanche comme les autres commencé avec une dispute avec maman concernant l'ordinateur (cette manie de guetter mon réveil pour m'assaillir de questions !) un dimanche qui se poursuit en musique pendant mon ménage. Un ménage dominical qui dépoussière ma tête en passant ma semaine en revue pendant que je tue des milliards d'acariens. Un dimanche qui sent le brocoli et l'ail qui grésille dans la poêle. Un matin pluvieux où S. m'appelle pour me dire qu'il n'a pas dormi de la nuit, que tout cela ne peut plus durer, qu'il faut vraiment qu'il quitte LN. A chaque fois que quelqu'un me confie son envie de séparation je revis la mienne et repense à la personne vers qui s'est tourné Silvio pour chercher un appui, un conseil, une approbation. Il faut faire très attention quand on est promu "conseiller à la rupture", on ne se rends jamais bien compte de la mission terrible qu'on nous confie. Je le fais pour mes proches, mais sincèrement, je le fais à reculons. Toujours cette envie de dire que tout, toujours, peut s'arranger, même si le phénomène est en réalité inéluctable sitôt que l'un des protagoniste l'a matérialisé par des mots.
J-lo est encore un terrible point d'interrogation, je ne comprends plus cet élan qui nous avait pourtant si naturellement poussé l'un vers l'autre. Il est à Paris, quelque part entre les gouttes, en rendez-vous, dans une chambre d'hôtel, chez des amis, mais il ne me rappelle pas. J'attends pourtant toujours d'attraper mon sac et de courir le rejoindre dans un pub cosy pour noyer mon dimanche dans une rencontre exaltante pleine de thés et de tartines de confidences à l'abricot. S'il n'appelle pas je vais passer un dimanche bien triste à recommencer à me ronger les ongles. J'espère qu'il lit ces lignes et s'en mort les doigts :o) J'ai des envies soudaines : framboises, cerises, brocantes, puces, chien, promenades mélancoliques sous la pluie et bord de scène où nichent des peintres retraçant Paris sous leurs fusains. Et aussi d'une chose... Que le voisin cesse de hurler à la mort par sa fenêtre !!!!
19h23 : Morose ;o)
Une après midi un peu solitaire à feuilleter Télérama, à préparer de la purée de pommes de terre maison, avec un petit peu de lait et beaucoup de beurre salé, à me ronger les ongles au téléphone en riant aux éclats avec mes amies, à regarder d'un oeil la télé, à écouter d'une oreille ma chaîne hifi, à manger des Duplo et plein d'autres choses pas du tout recommandables. Il n'a pas pas appelé. Cette attente m'a méchamment atteinte. Toutes mes belles résolutions de régime et de mains nickel ont foutu le camps ! Demain, c'est la diète. Toujours, plein la bouche, mon voyage et la perspective de grandes choses à vivre très bientôt. Reçu un mail laconique de Russel, porté disparu de nouveau depuis qu'il a réintégré les bras de son amie. Son assurance a remboursé le vol qu'il a subi il y a quelques semaines. Je ne comprends pas pourquoi il n'arrive pas à se serrer la ceinture pour partir tout compte fait avec moi maintenant qu'il est revenu à la case départ dans ces finances. Je me dis que finalement son grand rêve canadien n'était pas aussi fort qu'il voulait me le faire croire. Quand j'ai un rêve, moi, je sais me donner les moyens de le réaliser et rien, pas même mes angoisses de petites filles m'empêcheraient de le réaliser. Je ne lui en veux même pas, je commence à connaître ces façons de faire. La mode Loft Story s'estompe et je suis même lassée par les protagonistes. On en parle plus et je trouve cela beaucoup moins drôle. Je ne regrette pas de m'y être intéressée au bon moment ! Nona est passée un moment dans des effluves de crème hydratante et d'anti mite. Elle a sorti deux ou trois vannes, a ouvert la bouche à chaque fois que je commençais une phrase et est repartie en vacillant. C'est la fête des papas, j'ai téléphoné au mien. Son répondeur a reçu mes vœux. Je suis déçue. M. va passer quelques jours à la maison au mois de juillet, c'est sûr, elle a téléphoné pour me le dire. J'ai hâte de voir ma tite sauterelle, pour une fois que sa mère ne sera pas dans les parages ! Ah, vivement juillet, it will be great ! :o) Dans 15 jours travaillés, je serais en vacances ! Plus que 15 levers à 6h30, 30 allers retours en bus et ça y est !! Ouuuuuuuuuuuuh :)
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