Lundi 17 Septembre 2001
"Mourir pour ses idées ne prouve pas qu'elles soient bonnes."
Yvan Audouard
13h41 : Il serait temps de se mouiller !
J'ai forcément une opinion sur ce que je regarde, lis, écoute. Suite à un mail de Tabu j'ai envie de reprendre ses mots pour dire ce que je pense puisque je pense comme lui, finalement ;o) Ses mots disent ceci : "Que veut dire la non-violence pour la communauté internationale ? Des mesures économiques ? Que l'Afghanistan finisse exsangue comme l'Irak, avec des talibans renforcés ? Je n'aime pas ce qui est en train de se passer. Je n'aime pas cette "croisade". Le monde est en train de devenir fou, emporté par un sentiment sécuritaire. Une croisade du Bien contre le Mal, c'est quelque chose de religieux. Je préfèrerais que les Grands s'engagent pour le développement, contre la famine et les guérillas, pour la démilitarisation de la planète, contre l'économie de la drogue. Se mobiliser, oui. Se mobiliser pour la vie, oui. Bush veut rentrer l'Histoire comme celui qui aura déclenché la 3ème guerre mondiale et c'est hallucinant." Comme lui les tendances vengeresses de Bush me minent le moral. Bien sûr il faut punir le coupable et ceux qui l'ont mené jusqu'à l'aboutissement de son rêve meurtrier mais il ne faut pas tomber dans un nouveau carnage d'innocents juste pour "rentrer dans l'histoire" et satisfaire un peuple blessé dans le seul but d'assouvir sa propre soif de pouvoir. "Donner une leçon", pour prouver qu'on a aussi le moyen de jouer au con et de faire couler le sang des populations.
Je suis plus que sceptique quand j'entends ses discours manichéens rédigés comme des dialogues de film hollywoodien. J'ai l'impression qu'il utilise la peine et la fragilité de son peuple pour prendre enfin la place respectable de président qui lui fait défaut depuis le début de son mandat de polichinelle (avouez qu'à une voix près il était marron le Bush !) Show must go on, semble dire cet intermittent du spectacle... Je n'aime pas son emploi du mot "croisade", je n'aime pas "le bien contre le mal" car le bien ne décime pas de populations ! Ce "bien" là me fait aussi peur que ce mal qu'il condamne. Je n'aime pas que ce président pro peine de mort et raciste monte insidieusement sa population contre tous les musulmans. On est plus au moyen âge pour faire de pareils amalgames ! Je trouve également qu'il va bien vite en besogne en parlant de première guerre mondiale du millénaire, comme un air de "roi du monde" qui gène ma perception des temps modernes où est sensé régner la démocratie et non la dictature de celui qui a les plus gros jouets... J'ai des frissons quand je lis "j'ai confiance en mon président, il va faire ce qu'il faut, je prie pour lui, pour nous." Ce peuple qui devrait plutôt attendre désespérément qu'il empêche de nuire une poignée de terroristes, qu'il les juge, les condamne pour leurs actes et qu'enfin il dépense ses milliards de dollars en réelle défense nationale au lieu de leur promettre de faire appliquer la trop sanglante loi du Talion. Enfin, je n'ai jamais aimé laisser entre les mains d'un seul être humain la destinée du monde entier, encore moins depuis celui ci s'appelle JW Bush...
Ce matin j'ai encore écumé les annonces d'emploi. La récession m'empêche de rejoindre le job rêvé. Je fais ce que dit mon horoscope et je ratisse large... J'ai opté pour des postes d'opératrice de saisie en attendant que la bourse se calme un peu. Demain j'ai rendez-vous pour faire des tests de rapidité au clavier dans une fédération de... karatékas ! Arf. Peut être que par la même occasion je pourrais y dénicher un chéri mdr... Le job ne paie pas trop mal pour l'emploi, il respecte les 35h et se situe près de chez moi en étant accessible par voie bussiale (les fameux couloirs de bus de Delanoë héhéhé). S'ils me prennent ça ne sera "pas pire" :o) J'ai également appelé la hot line du scanner de mon père. Ces voleurs me demandent 178 frcs pour me donner des conseils. Je leur ai dit d'aller se faire foutre ! le papac n'est pas près de scanner :) Je me demande encore si je vais partir en petit voyage avec mon père. Toujours un-je-ne-sais-quoi instinctif m'en empêche...
21h30 : Les doigts gelés et les oreilles bouillantes
Comme un petit goût d'hiver dans les bronches aussi... Je n'aime pas ça... Vite fait une petite entrée pour vous dire que j'ai décidé de ne pas partir avec mon père. Je préfère passer mon temps de libre en semaine à rechercher activement du travail. J'ai longuement hésité, tergiversé, pesé (le pour, le contre, le reste) et finalement je me suis dite que mon père faisait ce voyage finalement pour moi et qu'il est bien trop fatigué pour que je le laisse faire. J'irais à la Toussaint si possible voir ma famille bretonne avec lui et dire une prière sur la tombe de mes grands parents. Au printemps quand la température sera clémente nous irons ensemble enfin à Brocéliande ; nous aurons j'espère, plus le temps et moins de soucis... Du coup, mon père ne part plus non plus (ou alors en train, et juste à un seul endroit, ce qui me rassure grandement car je ne l'imaginais pas conduire à droite et à gauche, en ce moment) Moi même je me sens quelque peu flapie par la semaine dernière qui fut chargée... Je ne peux pas vous cacher que pourtant j'ai l'impression de rater quelque chose en ne faisant pas ce voyage... Dieu sait combien peu nombreuses seront les occasions de passer des moments privilégiés avec mon papa mais là, les ondes sont trop négatives. Il y a cette recherche d'emploi, l'état de mon père, le froid etc... Il vaut mieux se tenir tranquille. Je ressens une sourde appréhension qui titille mon 6è sens légendaire :o). Je préfère m'écouter. J'ai hâte que l'hiver arrive car à cette saison mon père rentre "définitivement" à la maison quittant la trop fraîche campagne et alors je peux garder un oeil sur lui et veiller à son confort. Je sais que ces hivers où on logeons tous à la maison ne se passent jamais sans heurt avec les parents chiens et chats que j'ai, mais c'est bon tout de même de vivre en famille. Chiara au téléphone tout à l'heure m'a dit qu'elle ne me sentait pas en ce moment. Elle n'a pas tort. Je me sens fragile.
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