Lundi
23 Avril 2001
"Que serait la vie sans l'imparfait du subjonctif... ?"
Alexandre Vialatte
12h46 : Mauvais esprit
Je ne me sens pas bien dans mon enveloppe corporelle aujourd'hui. Je ne comprends pas mon corps. Il y a mutinerie d'hormones et je n'aime pas cela du tout. 11 jours que je reprends ma pilule. Pourquoi donc ce matin mon corps a-t-il fait comme si je ne la prenais pas ? Hein ? Non mais vraiment ! Si même sur ça je n'ai pas d'emprise sur quoi en ai-je alors ? Ce mécanisme qui me transforme, ce truc immonde qui m'inonde quand je ne l'attendais pas m'insupporte au plus au point ! C'est un de ces jours où le soleil qui brille ne me fait rien. C'est un de ces jours où je n'ai envie de parler à personne. Un de ces jours où j'ai envie de crier "Eugène" par la fenêtre de tous mes poumons. (plus gracieux qu'un cri incompréhensible d'animal blessé) Je suis restée dans ma chambre alors que mon frère et sa troupe venaient faire leurs sandwichs pour le voyage, je faisais semblant de ne pas m'être réveillée. J'ai souffert d'une sourde révolte devant mon père qui, ce midi, a mangé à même la marmite ses pâtes réchauffées et sa part de tarte sur un morceau de sopalin plutôt que dans des assiettes... J'ai eu honte de ce père vieillissant qui fait de camping chez lui avant son rendez-vous chez le cardiologue... Je vais avoir un pli entre les sourcils à force de faire ma mauvaise tête mais je n'arrive pas à en faire une autre... N'y a t il personne qui veut se fighter avec moi ? C'est le moment où jamais, j'occupe le ring depuis le réveil...
"Nous avons compris l'emprisonnement que c'est d'être une fille qui vous oblige sans cesse à réfléchir et à rêver et fini par vous apprendre à marier les couleurs. Nous avons appris que les filles sont des femmes déguisées, qu'elles comprennent l'amour et même la mort et que notre seule tâche est de produire le bruit de fond qui semble les fasciner. Nous avons appris qu'elles savent tout de nous et qu'elles demeurent insaisissables..." Virgin Suicides se regarde comme on lit un poème. A vous de voir comment vous appréhendez les vers, je sais que, pour ma part, je les observe d'abord comme une toile d'araignée puis je les lis comme une histoire et fini par les apprendre par cœur comme une comptine qui ne veut plus rien dire et que je chante ensuite pour me souvenir d'un moment de grâce. Virgin Suicides est un poème délicatement parfumé de roses fraîchement coupées et je me sens, en le visionnant, éternellement adolescente.
17h06 : à ma gauche...
Yesss ! Apparemment il y a des volontaires pour ma demande de fight, ça tombe bien, je suis toujours remontée héhé. Alors c'est parti. Dans la catégorie poids plume : "Marie Team" qui veut à tout prix que je parle d'elle. Marie qui me laisse des messages dans le livre d'or et que je mets un point d'honneur à enlever les uns après les autres jusqu'au moment où elle aura compris qu'à part Zorglub le bien nommé on ne s'attaque pas au point de vue des gens sans laisser une adresse email valide des fois que la personne concernée voudrait y répondre ! Depuis "petit a" je n'avais pas connu autant d'acharnement puéril à côté de la plaque. Et pourtant, moi qui ne souhaitais parler à personne aujourd'hui, j'ai pris la peine de lui écrire un mail (et là de m'apercevoir que la jeune fille était trop lâche... Si toutefois, "fille" il y a, ô grande hypocrisie des pseudos !) Alors voilà, ici, pour la postérité, le mail que je lui avais écrit, j'espère qu'ainsi elle aura, et la postérité, et la réponse à ses (trop) nombreux messages :
En réponse à ton message dans le livre d'or où tu me dis ceci : "J'aime bien ce que tu écris sauf quand tu polémiques avec Ophélia. Elle a droit de juger les diaristes, et si tu as pris le besoin de lui répondre par journal interposé, c'est que tu te sens un peu visée. Tu n'es ni pire, ni meilleure qu'elle."
Marie,
Je tiens à te dire que j'ai retiré ton message de mon livre d'or, car ce livre d'or concerne le journal et non ce que tu as de personnel à me dire. Cela dit le message est passé et je viens vers toi pour y répondre. Je ne pense pas qu'Ophélia ait besoin de valeureux zorro pour intercéder en sa faveur. Nous nous sommes elle et moi expliquées et il n'en ressort que du bon ! Tout d'abord, sache que je ne m'adressais pas à elle par journal interposé, j'ai émis une opinion sur un sujet qu’elle a lancé dans son journal. Ses mots laissaient transparaître une idée (une idée « i », dans un moment « m ») qu'elle se faisait de la cev et du diarisme, j'ai écrit sur le même sujet en donnant la mienne, différente il est vrai, mais point agressive. Je ne me sentais pas "visée" comme tu dis car Ophélia et moi apprécions mutuellement de nous lire. Apparemment tu n'as pas du tout compris nos propos et tu as senti une dispute là où il n'y avait que divergence de "points de vue". Le sujet de mon entrée en question ne concernait pas "ophélia vs scrib" ainsi donc point de "pire ou de meilleur", il n'y a pas de compétions possible entre deux personnes qui racontent leur vie privée et développent leurs pensées. Merci toutefois de t'être penchée avec amitié sur notre débat, j'imagine qu'Ophélia tout comme moi, s'enorgueilli d'être lue par des lectrices aussi passionnées que toi. Bonne continuation,
Scrib'
P.S : Dans un souci de transparence absolue, Marie, j'ai décidé de mettre Ophélia en copie de ce mail. J'espère que cette petite histoire trouvera avec ma réponse un point final à cette "mésencompréhension" et que nous pourrons repartir à notre exercice de style le cœur léger, l'esprit pur et la patte folle :o) Maintenant, si tu veux vraiment que des gens te lisent, plutôt que de venir mettre tes petits mots dans mon book, écris donc un journal et tu verras le bonheur que c'est d'exprimer une opinion without censure !
La réponse d'Ophélia ne s'est, elle, pas faite attendre et j'espère qu'elle ne verra pas d'inconvénient à ce que je la cite : "bon. petite chose au clair. je crois que les gens ont tout simplement cru que tu me détestais (faut dire que la page est citronnée quand même). demande moi donc en mariage dans une prochaine entrée et tout s'arrangera. Tu as vu mon dernier bijou sur le livre d'or.. ? ça commence à me faire hurler de rire cette histoire... bon.... toi et moi contre les imbéciles, hein ?"
Comme vous pouvez le constater, Ophélia et moi nous ne sommes pas en guerre et après notre étalage de points de vue, nous savons, adultes respectables que nous sommes, en discuter, et finalement apprécier cet échange plein de richesse qui nous a permis de nous échanger plein de mails finissant par de "dégoulinants" bisous ;o) Pour ce qui est du dernier message qu'Ophélia a reçu dans son livre d'or, en voici la partie, qui j'imagine, me concerne (marie l'a, telle sa bible, mentionné dans mon livre d'or) : "Laisse les autres diaristes se prendre la grosse tête et jouer les mères conseillères. Elles sont devenues "bien" car, comme dit la pub Vu à la télé, ici "VU A LA RADIO". France Cucu. " Ophélia s'interroge sur quoi faire de ce message, posté par un fan. Mais le laisser bien sûr !!! S'il s'agit d'un avis de lecteur, il va de soi qu'Ophélia est seule juge des messages composant son book, comme je le suis du mien. Si la personne qui l'a écrit pense que j'ai la "grosse tête" parce que j'ai "payé" en chameaux mon droit à dire quatre phrases sur France Culture, c'est son opinion. Ophélia a son point de vue, j'ai exprimé le mien. Comme dans toutes tribunes, elle a trouvé des "partisans" et moi de même. Cela ne fait pas de nous des ennemis mais cela fait aussi plus "jaser" que si toutes deux avions dit que nous étions complètement et fondamentalement d'accord sur le goût incomparable des bonbons à la violette ! Là, je pense que personne ne seraient descendu dans l'arène pour dire sur nos livres d'or respectifs : "Bande de nazes, les bonbons à la violettes c'est écœurant !" Bref, pour revenir à ce "Jérôme", s'il pense, parce que j'ai un autre avis sur les diaristes et la cev, que je deviens "mère conseillère" (quoi qu'il ne m'ait pas semblé avoir donné quelques conseils que ce soit à Ophélia) c'est son droit le plus strict et comme le disait si justement Klaatu dans sa dernière entrée : "Alors, méchantes langues, jaloux, envieux, commères... passez votre chemin et soyez certains(nes) que je ne vous importunerai plus car je vous ignorerai." Bon, pour le "je ne vous importunerai plus, c'est pas tout à fait vrai, parce que je suis là, à en parler, et par là même, sans doute, à les importuner mais... Héhé, c'est les règles du fight arf !
Voilà, voilà ! J'espère que cette histoire est close et que chacun (y compris les gens qui n'ont pas été "écouté sur france cul") y auront trouvé leur heure de gloire :o) Apparemment, aujourd'hui, il n'y avait pas que moi dont les règles ont perturbé la bonne humeur, mais c'est pas grave, c'est le prix à payer lorsqu'on écrit son journal sur Internet et que par là même, on se risque à se montrer : "fragile, cassable, sur le fil du rasoir tout le temps, - mais libre" dixit la très entière Ophélia ;o)
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