Mercredi
30 Mai 2001
"J'ai décidé d'affronter la réalité, alors dès qu'elle se présente bien, prévenez-moi."
Quino
10h52 :
Bonjour à tous, centaines de milliards de personnes qui me lisent (arf, arf,
arf, arf… Nul !)
Je suis, grâce à certains d’entre vous, d’une humeur excellente. C’est très surprenant étant donné qu’on est au milieu de la semaine, et pourtant c’est comme ça : je suis un petit smiley jaune bien content ! Avant neuf heures du matin j’ai reçu quelques mails qui m’ont touchés, émus, fait rire aux éclats (comme celui où j’ai lu ceci : « Ici, les studios du plat pays........J'aimerais adapter votre journal à l'écran...... » une blague clin d’œil au film le « dîner de cons » que j’ai revu hier), bref, vos mails m’ont mis en joie ! Il m’arrive, quand je suis excédée par certains messages gratuits, aigres et acides, de les copier ici pour étayer mon plaidoyer. Il est donc j’imagine, de rigueur, de stipuler ici également les mails, ou bout de mails, qui m’ont touchés ; plus pour en graver le souvenir à jamais que pour « faire mon intéressante » :o) Voici donc deux « bouts de mails » qui m’ont rendus « top shape » ce matin et qui m’ont donnés plus que jamais l’envie d’affronter mes démons et de partir, même seule, au Québec…
« Écoute, c'est sûr qu'un voyage seule, c'est moins marrant, mais ici, y’a pleins de monde qui vont t'accueillir à bras ouverts ! »
Un
lecteur X :
« j'habite
a Ottawa City et j'ai pas mal d'amis, d'amies (plus neutres) qui sont a Ottawa
et Montréal alors même si "Russel" ne fly pas with you, c'est pas la
fin du monde et tu peux quand même venir "tripper" (vieux terme québécois
que tu apprendras a connaître) au Québec. Bref, si t'as besoin d'adresses pour
manger, dormir, regarder la télé, visiter, danser, acheter des chaussettes ou
acheter des bouquins, siffle ! En fait les quelques pages sur ta vie que j'ai
lues m'ont faites penser au film d'Amélie Poulain que j'ai vu en France il y a
2 semaines :) Take care comme ils disent tous ici and have fun ! et encore bravo
pour ton site »
Une
lectrice X :
« J'espère
que tu trouveras le courage et la force de venir tout de même à Montréal, je
crois que tu te dois ça :-) »
Quand
on sait que ces petits messages écrits sur mon cœur avec des plumes d’oiseau
me sont parvenus directement depuis le Québec on se plait à penser que je
serais bien la dernière des idiotes de ne pas aller visiter une terre aussi
pleine de gens chaleureux, généreux, accueillants et gentils ! C’est décidé,
je trouille mais je pars !! Wow ! Hier soir, en sortant du boulot je
suis allée dans une agence de voyage. On m’a proposé deux tarifs intéressants
mais je ne sais pour quelle date les prendre. Une seule chose de sûr, je pars
le 1er août ! Pour le retour cela dépendra de combien de temps
mes amies acceptent de me garder à leurs côtés ;o) J’ai un tarif pour
rentrer à partir du 25 août (26, 27, 28) il faut que je leur en parle et que
je tienne compte de leur impératifs… Normalement, si tout se passe comme il
est prévu, je commencerai mes vacances seule, dans une maison vide pendant les
deux premières semaines (il est pas dit que je ne me fourre pas très –trop-
régulièrement dans les bras, les pattes, le giron, d’une fée qui n’habite
pas loin… Je sais que j’aurais terriblement besoin de sa présence, et qui
sait, peut être elle de la mienne ? hihi) J’attendrai patiemment que la
propriétaire de la « maison vide » rentre pour la serrer elle aussi
dans mes bras et peut être passerai-je du temps également avec elle, si elle
ne retravaille pas tout de suite après ses vacances ( ?)
Vous
savez, les savoir là-bas, toutes les deux, mes deux belles amies, c’est cela
qui me fait tenir à mon projet, c’est elles qui me donnent la force,
l’envie de me prendre par la main et de réaliser mes rêves… Sans elles je
ne me serai pas sentie le courage. Avec elles je peux abattre des montagnes…
C’est mon côté petite fille, j’ai besoin de voler de mes propres ailes
mais il me faut un nid, une personne chaleureuse et douillette, comme une maman,
pour raconter mes découvertes, partager des émotions, briser le cafard en deux
et rire aux éclats… Mon Dieu que j’ai hâte de les voir ! De vous voir
tous, vous aussi qui vivez à Montréal et à Québec !! J’ai déjà
pris quelques rendez-vous et je sens que je vais passer de longs moments dans
les restaurants et les bars héhé…
Si
vous saviez comme j’ai peur, comme je me sens empotée, novice en la matière.
Jamais je ne suis partie seule pour un autre pays, encore moins si loin… Mais
c’est fou comme la vie est belle quand on prend des risques hahahaha…
12h09 :
Job story
Hier,
avec le CPPM*, S. nous a charrié. Il dit qu’on se chamaille comme un vieux
couple. Ce à quoi j’ai lancé au CPPM « on reparlera de ça ce soir à
la maison », S. a dit : « ah bon ? Vous nous aviez caché
que vous habitiez ensemble ? » et à ma grande surprise le CPPM a rétorqué : « ben
on ne vous dit pas tout sur notre couple » héhé… Ah oui ? Il le
prend comme ça ? arf. Du coup c’est en repensant à ça que je me suis
endormie hier soir et j’ai très, très, très bien dormi hihihi. Ce matin, le
CPPM est passé dire bonjour à tout le monde comme tous les matins et j’ai
pensé qu’au lieu de nous serrer la main comme à son habitude il avait fait
la bise à Alice. C’est donc tout naturellement que devant sa main tendue, je
lui ai tendu ma joue. « ah bah, si tu veux une bise, tiens je t’en fais
une »… moi (me rendant compte de ma gaffe – il avait bel et bien
serré la main à toutes mes collègues féminines –) je lui ai répondu sur
le ton de l’humour : « eh ben alors, bah voui je veux une bise,
pourquoi tant de distance entre nous au bureau ? » – sous entendu
« …alors qu’à la maison… » Bref, je suis devenue toute rouge
et je ne savais plus où me mettre ! C’est vrai qu’on se taquine tout
le temps, plutôt méchamment d’ailleurs, mais quelque part c’est cette
attitude qui nous lie et aux yeux des autres et donc forcément… à nos yeux
également ! Voilà enfin
quelque chose qui me donne envie de me lever le matin pour aller travailler ;o)
*Le
CPPM : le Collègue
Plutôt Pas Mal
16h34 :
Plus que 26 minutes…
Ouh
que j’ai hâte d’être vendredi ! Je n’ai absolument rien foutu de la
sainte journée ! Enfin je veux dire, rien de rentable pour ma boite :o)
Parce qu’à part ça j’ai parlé avec l’une de mes deux amies de Montréal,
j’ai appris qu’il n’y avait pas de Marlboro light au Québec, mais que les
Player’s light les remplaceraient sûrement dans mon cœur ;o) que pfiou
se disait « fiou » et qu’on switchait pour « changer »
héhé. J’ai écrit quelques mails, mangé une assiette auvergnate avec Bébert
qui est passé me voir à midi (encore un qui participe à l'effort de guerre en
invitant la pôôôvre Scrib ;o), je me suis renseignée sur les formalités de
départ, il faut un passeport et je n’en ai pas, le timbre fiscal coûte 400
francs !!! Damned ! Il me faut aussi une assurance pour d’éventuelles
frais là-bas, etc, etc. Ce voyage m’épuise et me ruine déjà, héhéhé…
Mon boss qui est chauve, pèle du crane, il a dû bronzer avec une visière à Roland Garros :o) Le CPPM s’est fait discret ce matin et nous n’avons pas eu de pause en commun aujourd’hui. Le temps est moins chaud qu’hier mais plus lourd aussi, foi de paysanne ça sent l’orage ! (foi de paysanne parisienne qui regarde la météo à la télé ;o) Par contre dans les locaux la clim fait rage, tiens, je vais remettre mon pull… Laure va se faire éjecter du loft (foi de paysanne parisienne toujours) et les grands vainqueurs seront Loana et Jean Ed, même que ouais ! arf. Dieu que les journées de semaines sont longues !… Il me tarde de reprendre la lecture d’Anne Rice dans le météor tout à l’heure et encore plus de foncer sous la douche… Bon, il est temps de me préparer à rentrer… Courage plus que deux GROOOOS jours……….. Pfiou ;o)
18h15 : Excédée ! (comme trop souvent, désolée)
Peut être à cause de la chaleur, de la moiteur de mon retour, peut être parce que je suis de nature grognon en tout cas je suis excédée ! En rentrant dans ma chambre j'ai trouvé tout un tas de vêtements que maman a jugé bon de sortir du vieux coffre de sa chambre. Des "affaires d'été" comme elle va me dire quand je l'invectiverai à ce propos. Ces fringues sont des fringues de putes que je mettais parce que Silvio aimait ce style, parce que cela correspondait au look "métropolitien" de l'époque où nous nous sommes connus, ces vêtements sont trop petits, ils ne me sont jamais allés de toutes façons et je n'ai qu'une envie : les brûler ! Ces mini jupes shorts, ces robes transparentes sans aucun chic, achetées en masse, au rabais, presque dans des supermarchés... Mais où va t on par amour j'vous jure ? Ces brassières de poufs des banlieues qui, même mince, me boudinaient, je les retrouve en tas, sur mon lit ! Non mais comme si j'allais les mettre pour aller bosser ?! J'enrage... Elle va m'entendre ! Elle va les remettre dans le coffre ou mieux en faire un feu de joie ! Je lui en veux profondément de me remettre mes paréos de corse sous le nez, ils sont les reflet d'une époque qui me fait mal rien que d'y repenser... Non mais je vous le demande, est-ce que vous me voyez aller bosser en paréo ? Je ne savais pas que j'avais des projets de plage moi ? Franchement, merci maman pour ton tact légendaire ! De toutes façons, en plus, elle ne les a jamais aimé ces vêtements ma maman siiii classique...
Justement
je croisais en rentrant un millier de clones de cette fille avec qui
Silvio est sorti juste après moi et je commençais enfin à m'enorgueillir de
ne pas leur ressembler. Toutes ces filles pleine de rien enrubannées dans leur
vulgarité. Mais cela m'a fait encore repenser à Bem et à ce qu'elle peut
penser de moi, de ce "nous", de cette famille que nous formions à
l'époque... J'ai bien trop mal pour continuer d'écrire. J'ai envie de
combustion spontanée, de brasier, de hurlements stridents, j'ai envie de
griffer, de mordre, de claquer des portes et surtout... j'ai envie de pleurer.
météo
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