Mardi 02 Octobre 2001
"Découvrir consiste à voir comme tout le monde et à réfléchir comme personne."
Albert Szent Györgyi
14h40 : Douceur de vivre
Je suis bien. Extrêmement bien. C'est aussi important de le dire que de souligner les moments "down". Il fait dehors un temps magnifique. Douceur, ciel immaculé, soleil d'été. Ce matin, juste après que ma mère m'ait quémandé un baiser, "un vrai", j'ai vu le soleil se lever et j'ai su que cette journée allait être parfaite. Le bus m'a enlevée comme un tapis volant jusqu'à la cour d'assise. J'ai pensé à vous en traversant la Seine. J'ai vu comme pour la première fois de vieilles bâtisses se refléter sur l'eau de la même couleur que les églises en aluminium du Québec. Je suis passée sous l'arche du Palais de justice en admirant béatement ses ors brûler sous le soleil de ce matin parisien. J'ai regretté mon appareil photo. J'y penserai la prochaine fois... Tous les jurés ont pris place, l'accusé est arrivé menotté dans son boxe et la cour est entrée. De nouveau, nous avons fait l'appel. Le dentiste n'était pas là. Deux caries et son amende est payée j'imagine ;o) Puis l'accusé a répondu à un questionnaire d'identité. Je sentais sa peur. Une peur humide, sourde, moite... Quand on a dit mon nom il m'a regardé comme il l'a fait pour chacun de nous. Le juge a sorti de sa boite en bois (après l'avoir secouée comme pour un tirage du loto) 11 noms. 9 jurés et 2 suppléants. Chacun d'eux a pris place à sa droite et à sa gauche et il n'ont pas appelé mon numéro. Nous étions peu à être restés sur nos bancs de bois. Le destin en a décidé ainsi je ne déciderai pas du sort de cet homme. Après demain peut être j'aurai la tâche périlleuse de juger un de mes pair. Mais pas cette fois. J'en suis plutôt heureuse finalement. L'accusé m'avait déjà apitoyée. Il avait l'air si faible, si humble que j'avais déjà quelques a priori... Et puis surtout le tirage a décidé que je serais mieux chez moi pendant deux jours à plancher sur mon concept de free lance ! C'est que j'ai une compétition à gagner mes krokros !
Toute légère après ce moment très intense (je voudrais bien vous y voir ! Vous n'imaginez pas comme ces murs ornés de stuc, ces robes noires et rouges, ces policiers en képis sont impressionnants ! C'est à vous dégoûter d'être un jour un dangereux criminel !) J'ai repris mon bus et me suis arrêtée peu de temps après pour faire quelques courses en vue de préparer nous un bon déjeuner à ma mère et moi. Ensuite la boulangerie de quartier, mes paquets plein les bras, de nouvelles fleurs pour Nona qui rentre chez elle aujourd'hui, accompagnées d'une petite carte humoristique et me voilà rentrée. Je mets en route les steaks, fais revenir des pois chiches dans une poêle. L'éclair au café sera pour notre dessert de ce soir... Chuuuut... C'est un secret ;o) Il ne me reste plus qu'à me mettre au travail. Maman rentre épuisée, je nous sers le déjeuner puis lui prépare un café. Là voilà qui repart (toujours à courir partout !) Un cd sur la platine (the Velvetones) le ciel tout bleu en face de moi, un café colombien à portée de main, je me sens prête à pondre le concept qui rapporte !
16h00 : La pause anecdotes
Parmi les adresses que je tapais chez les karatékas il y avait les nouveaux licenciés de l'année 2002. Des poussins qui commencent le karaté vers 6, 7 ans. Quand je tombais sur leur prénom un fou rire souvent me prenait. Il semble que nombre d'entre eux aient été conçu devant "Baywatch" ou "Sunset Beach" : Dylan, Steven, Tony Junior, Gena Lee... En voilà qui sont bien partis dans la vie surtout avec le nom de famille franchouillard qui jouxtent ces prénoms hollywoodiens ! Bien sûr d'autres sont encore moins gâtés. Franchement ! Quand on fait apprendre le karaté à sa fille Nikita on pense à quoi au juste ? Et quand on nomme son fils Sikon ! Arf... L'autre jour je me plaignais à ma mère d'être encore célibataire. Elle m'a répondu : "C'est pas en restant enfermée devant ton ordinateur que tu vas en trouver un ! Va donc traîner au BHV ou au Turf !"... Merci m'an :o)
Il y a toute sortes d'hypocrisies. L'hypocrisie vicieuse "Oh salut ! ça me fait hypeeeer plaisir de te voir ! Qu'est ce que tu deviens ? T'es hypeeeer bronzée !" (alors qu'en fait on pense : "Merde, voilà l'autre morue... Putain j'ai même pas eu le temps de me planquer... Qu'est ce qu'elle est moche !") et il y a l'hypocrisie sociale... Dans ce cas on est vraiment content de voir la personne mais on est accompagné de quelqu'un qui ne l'aime pas et comme on tient à l'amitié de l'autre on se sent obligé de se justifier à ses yeux en insultant la personne rencontrée sitôt qu'elle a tourné le coin de la rue. Dans ce cas on est apprécié pour une hypocrisie qu'on ne possède même pas... Quand je suis hypocrite je me cache derrière deux excuses, la première est que j'ai été hypocrite pour me faire bien voir auprès d'une tierce personne (c'est d'une lâcheté pitoyable j'en suis consciente :o), la deuxième est ce qu'on appelle : "le tact". Quand on n'est pas d'un naturel bestial on ne ressent pas nécessairement le besoin de dire à la face de quelqu'un que deux minutes en sa présence sont amplement suffisantes à notre bonheur. Sans cette prévenance là tout le monde s'entretuerait, je pense... Le restant du temps je ne suis pas hypocrite. Ou je prends un malin plaisir à dire ce que je pense, manquant parfois de ce fameux "tact", ou je garde pour moi mes considérations.
21h25 : Just a word
Pour vous dire que Johanna est la dernière a avoir déposé son petit mot sur la page anniversaire, que j'ai trouvé 4 concepts pour demain et que j'ai passé un long et très agréable moment à discuter avec ma chère copine Loomi. Sur ce, je vais me coucher, être conceptrice rédactrice est un job qui n'est pas de tout repos ! (Ce n'est pas la très douée Carry qui me contredira :o))*
* un smiley de Bircs for your eyes only...
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